Lombok : "Même des séismes plus faibles peuvent provoquer d'énormes dégâts"
Invité de franceinfo dimanche matin, Jérôme Van der Woerd, chargé de recherche au CNRS, n'exclut pas des chocs "plus importants" après les nombreux séismes qui frappent actuellement le Pacifique, dont deux dans les îles Fidji et Lombok dans la nuit de samedi à dimanche.
"Normalement ça devrait diminuer, mais des chocs plus importants sont possibles", explique Jérôme Van der Woerd, chargé de recherche au CNRS. Invité de France Info ce dimanche matin, il réagit aux nombreux séismes qui frappent actuellement le Pacifique, dont deux dans les îles Fidji et Lombok dans la nuit de samedi à dimanche.
franceinfo : Est-ce que ces deux séismes dans la même zone du Pacifique sont liés ?
Jérôme Van der Woerd : Non, je ne pense pas du tout. Ils sont quand même très distants. Il s'agit de deux failles différentes, et de deux systèmes complètements différents. Le séisme des Fidji a eu lieu à 600 km de profondeur donc c'est quelques chose d'autre. Les ondes ont eu le temps de s'atténuer quand elles arrivent à la surface, donc il a peut-être été ressenti mais très faiblement.
À Lombok, depuis le 5 août on parle de répliques du premier séisme, est-ce que c'est encore le cas avec ce dernier ?
Oui, on peut toujours parler de répliques. Cette crise sismique a commencé par une magnitude 6,4 le 28 juillet, suivi d'un gros choc de magnitude 7 le 5 août. Et deux semaines après, avec une magnitude 6,3 on est toujours dans l'échelle des magnitudes possibles pour des répliques dans les mêmes zones que celui survenu il y a deux semaines, ça peut durer longtemps. Le choc de ce matin n'étant pas très profond, autour 10 ou 15 km, peut être très meurtrier et très destructeur également parce que la zone a déjà été secouée et donc fragilisée. Et donc, même des répliques plus faibles peuvent occasionner d'énormes dégâts. Normalement ça devrait diminuer, mais des chocs plus importants sont possibles. Et cette zone qui vient de rompre est une grande faille, qui passe sous l'île de Lombok et se prolonge sous l'île de Florès plus à l'Est, et qui est capable de générer des séismes encore plus importants. Je rappelle qu'on n'est pas capable de prévoir l'occurrence de répliques faibles ou importantes qui suivent un choc principal, ni même l'occurrence d'un choc principal à venir. Mais c'est une zone à risque connue.
Donc c'est impossible d'anticiper et gérer en amont ?
Non, on est incapable de prévoir l'occurrence de séismes à venir dans une zone qui vient d'être fragilisée. Des répliques même plus faibles présentent un risque important. Mais c'est une zone à fort risque sismique donc la seule manière de se prémunir des dégâts liés à ces séismes c'est de prévoir des constructions en conséquence. Mais dans cette zone il y a le problème du tourisme, soit de populations qui peuvent être nombreuses dans ces régions au moment des séismes. C'est toujours un problème de revenir sur un habitat des fois ancien et donc fragile face au risque sismique.
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