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Sécheresse : face au déficit des réserves en eau, "chaque personne doit veiller à ne pas gaspiller l'eau inutilement", rappelle une hydrogéologue

Le niveau des nappes phréatiques est très "préoccupant" dans certaines régions, selon Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minière, mardi sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Terre argileuse fissurée de profondes crevasses, à Batz-sur-mer, le 16 avril 2022. (ALEXANDRE CHASSIGNON / RADIO FRANCE)

"C'est chaque personne qui doit faire attention à l'eau, à ne pas gaspiller l'eau inutilement", a rappelé mardi 10 mai sur franceinfo Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minière (BRGM), alors que 15 départements sont toujours en situation de vigilance ou d'alerte sécheresse en France créant des inquiétudes sur les réserves des nappes phréatiques. La situation "est très contrastée" selon les régions, note Violaine Bault, avec des nappes plus ou moins rechargées et des niveaux "préoccupants" notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Et même si des pluies fortes arrivaient prochainement, ce serait "déjà trop tard" pour avoir un effet "sur les niveaux des nappes", ajoute l'hydrogéologue.

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franceinfo : Est-ce qu'il y a des différences selon les régions sur l'état des réserves en eau ?

Violaine Bault : Oui il y a des différences entre les régions. Tout d'abord, la recharge a été très déficitaire cet hiver, pendant la période où les nappes souterraines se rechargent habituellement. Donc on a une grande partie des nappes qui se retrouvent aujourd'hui sous les normales. La situation est très contrastée. Elle est plus satisfaisante sur le Sud-Ouest, notamment en Occitanie où il a plu ces deux derniers mois et donc les nappes se sont rechargées. Et dans le Nord, on a des nappes qui sont beaucoup plus inertielles et qui ont une capacité à moins réagir à l'absence de pluies. Ailleurs, les niveaux sont beaucoup plus préoccupants, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur jusqu'au sud de la Drôme, sur la Vendée, la Charente et jusqu'à la Touraine où il a très peu plu cet hiver.

Est-ce qu'il faut s'inquiéter de l'état de ces réserves ? Quelles pourraient-être les conséquences ?

Les conséquences, on les voit déjà avec des arrêtés préfectoraux pour la restriction des usages de l'eau. Et il faut savoir que la plupart des grandes nappes en France régulent les débits des cours d'eau. Donc pendant l'été, quand il ne pleut pas, s'il y a toujours de l'eau dans les cours d'eau, c'est parce qu'elles viennent des eaux souterraines. Donc, si les niveaux des nappes sont bas, elles ont du mal à alimenter les cours d'eau. Et donc les niveaux des cours d'eau diminuent également avec un impact sur la faune et la flore.

Est-ce que des pluies fortes en mai seraient utiles ou est-ce que c'est déjà trop tard ?

C'est toujours bénéfique puisque cela permet d'humidifier les sols, d'alimenter la végétation. Et donc cela permet aux agriculteurs de ne pas irriguer, de ne pas pomper dans les nappes. Ensuite, sur les niveaux des nappes, c'est déjà trop tard, puisqu'il y a très peu d'eau qui tombe durant le printemps et l'été et qui arrive à s'infiltrer jusqu'aux nappes.

Quelles solutions préconisez-vous pour économiser de l'eau ? Est-ce qu'à l'avenir il va falloir faire plus d'économie ?

Le BRGM est mobilisé. Nous appuyons les services de l'État et le ministère de la Transition écologique sur tout ce qui est prise de décision et prévisions pour l'été. Il va falloir que l'on revoie notre consommation en eau. C'est ce qui est déjà fait depuis plusieurs décennies, notamment avec les programmes des Agences de l'eau. Mais effectivement, c'est chaque personne qui doit faire attention à l'eau, à ne pas gaspiller l'eau inutilement.

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