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Plan eau : "On a besoin de mesures équitables et justes", plaide un géographe, co-auteur du sixième rapport du Giec

Gonéri Le Cozannet invite notamment à "réduire la consommation carnée de manière à limiter les pressions sur les sols" et donc les phénomènes de sécheresse.
Article rédigé par franceinfo
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Le niveau du lac de Vinça à Corbère-les-Cabanes (Pyrénées-Orientales) est bas en raison de la sécheresse, le 20 mars 2023. (RAYMOND ROIG / AFP)

Pour faire face au réchauffement climatique en termes de gestion de l'eau, "on a besoin de mesures équitables et justes", affirme jeudi 30 mars sur franceinfo Gonéri Le Cozannet, géographe co-auteur du sixième rapport du Giec. Le président de la République doit présenter dans la journée le "plan eau" du gouvernement. Gonéri Le Cozannet estime qu'il faut notamment "accompagner les agriculteurs et tous les acteurs qui s'engagent dans les transformations permettant d'assurer un avenir vivable".

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Ce chercheur au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d'Orléans invite à prendre des mesures "non seulement sur le domaine agricole, mais également sur le secteur de l'alimentation". Gonéri Le Cozannet invite par exemple à "réduire la consommation carnée de manière à limiter les pressions sur les sols", à "favoriser les infiltrations dans les sols et les nappes à travers une limitation de l'artificialisation" ou encore à "éviter les fuites du réseau d'eau potable". Il met aussi en avant "l'agroécologie, l'agroforesterie et une meilleure efficacité de l'irrigation".

Les bassines "peuvent représenter des dommages"

Gonéri Le Cozannet s'intéresse par ailleurs au sujet des méga-bassines, contre lesquelles des milliers de personnes ont manifesté le week-end dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Il explique que ces projets sont l'objet d'une "évaluation un peu ambivalente" au sein du Giec. Les réservoirs d'eau sont "soutenus par les institutions, ils permettent d'irriguer, mais en même temps ce ne sera pas suffisant parce qu'avec le changement climatique il fait plus chaud, et il y a plus d'évaporation", explique-t-il. Le géographe précise par ailleurs que les bassines peuvent "représenter un coût et des dommages pour les écosystèmes car elles prélèvent de l'eau qui n'est plus dans les rivières par exemple".

Pour Gonéri Le Cozannet il y a une urgence à présenter des solutions tant la situation en termes de sécheresse doit nous alerter. Il cite notamment le dernier rapport des experts climat de l'ONU, le Giec, dont il est co-auteur : "L'enjeu est d'assurer un avenir vivable pour tout le monde sur la planète et pour cela la décennie devant nous est cruciale". Il pointe notamment du doigt la logique à l'œuvre aujourd'hui : "Si on regarde l'adaptation telle qu'elle se produit sur le domaine de l'eau, on a tendance à augmenter l'offre, donc à créer des stockages d'eau, par exemple à faire de la désalinisation, et un petit peu de réutilisation d'eaux usées", indique-t-il. Des mesures "qui n'agissent pas sur la demande", regrette Gonéri Le Cozannet qui assure qu'elles se révèleront "au bout d'un moment insuffisantes".

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