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Crise de l'eau à Mayotte : "C'est indigne de la France", dénonce la présidente de l’association Mayotte a soif, le jour de la visite d'Elisabeth Borne

À Mayotte, la population n'a accès à l'eau potable qu'un jour sur trois en moyenne actuellement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un homme rempli son sceau d'eau à un point d'accès Dzaoudzi à Mayotte le 7 novembre 2023. (MARION JOLY / AFP)

"Ce n'est pas humain, c'est indigne de la France qu'on nous demande d'aller nous entasser par centaines dans des zones de distribution" de bouteilles d'eau, dénonce vendredi 8 décembren sur franceinfo Racha Mousdikoudine, présidente de l’association Mayotte a soif. La Première ministre, Elisabeth Borne, est en visite dans le département aujourd'hui, alors que l'île souffre de gros problèmes d'eau potable, accessible un jour sur trois en moyenne.

Elisabeth Borne doit notamment annoncer la poursuite de la distribution de bouteilles d'eau pour les habitants. Une fausse annonce pour la présidente de l'association, qui déplore que ces distributions se font souvent sur les heures de travail des Mahorais, "pour qu'au final, on nous dise que les containers ne sont pas là, qu'il faut revenir, qu'il faut se rendre dans un autre village pour chercher son eau, souvent à pied avec ses enfants".

Avec son association, Racha Mousdikoudine assure avoir proposé d'autres solutions, comme "des chèques eau, qui auraient permis à toute la population, sans discrimination, d'avoir accès à l'eau à des points de proximité des habitations". Mais selon la militante, les autorités n'écoutent pas leurs propositions, "à chaque fois qu'on essaye, il n'y a pas de suite".

"Les promesses auraient dû être tenues depuis vingt ans déjà"

Quant aux autres annonces que doit faire Elisabeth Borne, Racha Mousdikoudine n'en n'attend pas grand chose. "On les connait déjà. Ce sont des annonces dont les promesses auraient dû être tenues depuis vingt ans déjà", dénonce la Mahoraise. Les pouvoirs publics auraient dû et pu agir plus tôt selon elle, notamment pour prévenir les pénuries d'eau. "En 1985, Mayotte a connu sa première sécheresse et les usines de dessalement qui vont être annoncées, auraient dû être déjà opérationnelles à cette heure-ci", regrette-t-elle.

Concernant les questions de sécurité, Racha Mousdikoudine se montre très critique du bilan de l'opération Wuambushu, lancée en avril, qui doit permettre de détruire les bidonvilles de l'île et lutter contre la criminalité. "Ce ne sont pas des opérations coups de poing qui vont arranger les choses, on déplace les problématiques", accuse-t-elle.

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