Voitures hybrides : "Si on ne la recharge pas, le bilan carbone et la consommation sont supérieurs" aux véhicules thermiques, selon l'Automobile Club Association
"Rechargeable, cela veut dire qu'il faut le recharger", a rappelé sur franceinfo Yves Carra, porte-parole de l'Automobile Club Association.
Les véhicules hybrides rechargeables rejetteraient au moins 28% de CO2 en plus que ce qu'affichent les constructeurs, selon une étude de l’ONG Transport & Environment qui a analysé le comportement de trois des modèles les plus vendus en 2020. Yves Carra, porte-parole de l'Automobile Club Association, a expliqué lundi 23 novembre sur franceinfo que "si on ne recharge pas" un véhicule hybride alors effectivement "le bilan carbone et la consommation sont supérieurs" au modèle identique en version thermique. "Rechargeable, cela veut dire qu'il faut le recharger", a-t-il rappelé.
franceinfo : Comment expliquez-vous les résultats de cette étude ?
Yves Carra : Il ne faut pas faire de procès d'intention à ceux qui possèdent un hybride rechargeable. Rechargeable, cela veut dire qu'il faut le recharger. Si vous ne le rechargez pas, comme la voiture est plus lourde, il y a plus de 100 kilos de batteries, il y a un moteur électrique, et bien il faut plus d'énergie pour la déplacer, donc effectivement en mode thermique, vous consommez plus. Mais ce n'est pas fait pour ça. Quand on achète un hybride rechargeable, c'est parce qu'on a une utilisation à 80% urbaine et périurbaine et 20% pour les grands trajets, pour le week-end ou partir en vacances. C'est pour ça qu'elle a été conçue, et pas pour autre chose. Alors oui, si on ne la recharge pas, effectivement le bilan carbone et la consommation sont supérieurs au même modèle thermique. Mais il faut être raisonnable et je pense qu'il ne faut pas faire de procès d'intention à ceux qui possèdent des hybrides rechargeables. Peut-être que ce dossier sera une petite piqûre de rappel pour dire "branchez-vous" sinon ce n'est pas le bon usage.
Le consommateur s'y retrouve-t-il financièrement ?
Il y a un surcoût de 6 000, 7 000, peut-être 8 000 euros à l'achat d'une voiture hybride rechargeable parce qu'il y a plus de batteries et un moteur électrique. Donc, avant de rattraper cette somme-là, juste sur la consommation en électrique, il faut faire des centaines de milliers de kilomètres à peu près. Pour le porte-monnaie, ce n'est pas forcément mieux, pour la planète, c'est mieux, encore une fois, si on l'utilise comme elle doit être utilisée, c'est-à-dire rechargée en mode électrique. Et encore une fois, il faut apprendre à conduire avec une voiture électrique pour optimiser l'énergie électrique.
Pourquoi les constructeurs ne privilégient-ils pas l'électrique ?
Qu'il y aient des objectifs raisonnables fixés par l'Europe ou les gouvernements sur la réduction de production de CO2, on est tous d'accord, bien évidemment. Mais choisir la technologie contre l'avis peut-être des consommateurs, des Français, des utilisateurs, des acheteurs, ce n'est peut-être pas forcément une bonne idée. On dit que l'électrique se développe énormément, mais cela reste encore moins de 2%. Donc oui, il faut aller vers l'électrique parce que, pour l'instant, il n'y a pas d'autre choix. Mais dans le fond, on aurait dû réunir tous les ingénieurs et leur dire quelle sera dans 10 ou 20 ou 30 ans la meilleure solution pour ne plus produire de CO2, ne plus avoir d'énergies fossiles. Peut-être du carburant synthétique, peut-être du super éthanol, un peu d'électrique, et puis de l'hydrogène, cela serait parfait. L'électrique, c'est bien, mais ça ne répondra pas, soyons clairs à l'utilisation à 100% du pétrole.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.