Les voitures hybrides rechargeables polluent beaucoup plus qu'annoncé, dénonce l'organisation européenne Transport & Environment
L'organisation européenne a ciblé les trois modèles les plus vendus sur le marché.
L'organisation européenne Transport & Environment dénonce une nouvelle arnaque à la pollution des voitures hybrides rechargeables, dans un communiqué publié lundi 23 novembre. L'étude a été menée sur les trois modèles les plus vendus sur le marché européen : le Mitsubishi Outlander, le Volvo XC60 et le BMW X5. Selon les producteurs, ils émettent respectivement 46g, 71g et 32g de CO2 par kilomètre parcouru. Les trois voitures ont toutes émis près de 30% de CO2 de plus que ce qu'annonçait la marque, dans des conditions de conduites "réelles" et "optimales", avec batterie pleine. Les chiffres montent jusqu'à 385g pour le BMW, 216g pour le Outlander,et 242g pour le Volvo quand ils rechargent leur batterie en roulant.
"De fausses voitures électriques"
Les voitures hybrides rechargeables "sont de fausses voitures électriques, fabriquées pour les tests en laboratoire et pour des économies d'impôts, pas pour la véritable conduite", explique Julia Poliscanova. La directrice des véhicules propres à Transport & Environment appelle les gouvernements à ne plus subventionner ces voitures. "Nos tests montrent que même dans des conditions optimales, ces voitures polluent plus qu'annoncé." Une fois la batterie vide, elle se transforme en poids mort de 300 kg, ce qui augmente la consommation d'essence bien au-dessus des deux litres au 100 km.
"Pour que les tests soient fiables, il faut les faire en conditions réelles", réclame sur franceinfo Diane Strauss, directrice France de l’ONG Transport & Environment. "On peut trouver des méthodologies qui permettent de calculer les émissions moyennes en utilisant d'abord l'autonomie de la batterie puis en regardant comment le véhicule va polluer en mode thermique", avance Diane Strauss, car "la voiture hybride est vertueuse mais à cause de cette petite batterie, les conducteurs doivent la recharger tous les soirs, ils oublient de le faire et ont tendance à l'utiliser plus souvent en mode thermique".
"Il y a un opportunisme des constructeurs, puisque ça leur permet d'être en conformité avec leurs objectifs d'émission de CO2 au niveau européen et d'afficher des émissions moins importantes, mais il n'y a pas eu de volonté de tromper."
Diane Strauss, directrice France de l’ONG Transport & Environmentà franceinfo
L'organisation européenne dénonce les incriminations des producteurs, qui pointent du doigt la conduite des usagers. Le moteur thermique se déclenche quand le conducteur accélère trop, même s'il a encore de la batterie pour rouler à l'électrique.
Là où le Dieselgate et l'affaire Volkswagen dénonçaient un logiciel caché qui repère les conditions de contrôle, cette étude veut montrer que les tests d'homologation ne sont pas assez proches des conditions réelles de conduite. L'association estime que ce type de véhicules ne doit plus recevoir de bonus pour développer son achat. Plusieurs pays y ont déjà mis un terme, comme le Royaume Uni. En France, l'aide monte jusqu'à 5 000 euros.
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