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Pollution : la France "peut être condamnée" par Bruxelles "pour le non-respect des seuils", assure le co-président de l'association Respire

Franck-Olivier Torro, de l'association Respire, affirme, mardi, sur franceinfo que la France pourrait faire l'objet d'une procédure devant la justice européenne à cause de sa gestion des seuils de pollution de l'air.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La France, considérée comme mauvaise élève en matière de pollution de l'air, est convoquée comme huit autres pays par la Commission européenne. Ci-contre, un nuage de pollution au-dessus de Paris en décembre 2016. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Les ministres de l'Environnement de neuf pays, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont convoqués mardi 30 janvier par la Commission européenne sur leur niveau de pollution de l'air. Tous ces pays sont considérés comme les mauvais élèves en la matière. Bruxelles prévient que c'est le tout dernier avertissement avant de les sanctionner. Ainsi, Franck-Olivier Torro le co-président de l'association Respire estime, mardi, sur franceinfo que la France a des chances d'être condamnée pour ne pas avoir respecté les seuils imposés.

franceinfo : Théoriquement, cette convocation peut-elle mener à une procédure devant une cour de justice de l'Union européenne ?

Franck-Olivier Torro : Tout à fait, la France peut être condamnée pour le non-respect des seuils. Cela fait 10 ans qu'on ne respecte pas les seuils et cela fait longtemps que l'Europe nous tape sur les doigts en nous disant "attention, il va falloir les respecter". On a été aidés, on a été accompagnés pour changer cette problématique et il ne s'est pas passé grand-chose.

Pourquoi la France fait-elle figure de cancre aujourd'hui dans ce domaine ?

On est en retard sur pas mal de chose. On est le pays du "tout-bagnole" - on l'a été en tout cas pendant longtemps - cela commence à changer, on le voit dans les grandes villes. D'un côté, on a abandonné la taxe poids lourd, ce qui aurait été intelligent. Mais le gouvernement précédent a préféré l'abandonner de crainte de quelques bonnets rouges. Il y a évidemment les problématiques liées au télétravail, on considère les salariés comme des enfants alors qu'on pourrait les faire télétravailler plus et donc les faire se déplacer moins. Ensuite avec la circulation douce, le vélo commence à arriver en force : on le voit à Paris ou Grenoble, mais ce n'est pas suffisant.

Il y a des zones très concernées, où se concentre la pollution : les grandes villes mais aussi la vallée de l'Arve en Haute-Savoie. Est-ce que cela bouge ?

Dans les grandes villes : ça bouge, on le voit avec Paris et une politique ambitieuse menée par la mairie de Paris, qui ne fait pas que des heureux, pour limiter la place de l'automobile. Il y a d'autres villes qui agissent favorablement pour diminuer la pollution, mais il y a encore beaucoup d'efforts à faire, il y a pas mal de villes qui sont très polluées. On a pas mal de contacts à Marseille qui nous disent qu'entre la circulation automobile et les paquebots qui sont dans le port, c'est terrible. Concrètement à Marseille, il ne se passe pas grand-chose, donc cela dépend des élus et des politiques ambitieuses qu'ils mènent ou non.

Est-ce qu'il y a des solutions dans l'urgence qu'on peut aller chercher chez nos voisins ?

À Rotterdam aux Pays-Bas a été lancé l'année dernière le bonus pour les gens qui ne prennent pas leur voiture à l'heure de pointe. Au lieu de taxer les gens qui prennent leurs voitures on va dire aux gens "si vous ne prenez pas votre voiture on va vous donner trois euros". Apparemment, c'est une opération qui fonctionne pas mal, alors plutôt que toujours taper les gens au portefeuille on peut aussi avoir ce genre de réflexion intelligente.

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