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En cas d'avalanche, la survie du skieur se joue "dans le premier quart d'heure"

Mardi, au lendemain de l'avalanche qui a fait quatre morts à Tignes, Dominique Létang, de l'Association pour l'étude de la neige et des avalanches, souligne l'importance des détecteurs. Une personne ensevelie a 90% de chances de sortir vivante si elle est découverte dans les quinze premières minutes.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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  (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Après la mort de trois touristes et de leur moniteur de ski, lundi à Tignes, en Savoie, pris dans une avalanche sur du hors-piste, Dominique Létang met en garde les skieurs sur franceinfo mardi 14 février.

Le directeur de l'Anena (Association pour l'étude de la neige et des avalanches), également guide et ancien sauveteur de haute-montagne, conseille aux skieurs de toujours s'équiper d'un "détecteur de victimes d'avalanche", car "tout se joue dans le premier quart d'heure".

franceinfo : Les fameuses plaques à vent sont pointées du doigt, après la mort de quatre personnes à Tignes. En quoi sont-elles traîtres ?

Dominique Létang : Le danger, c'est que cette neige est posée sur une couche fragile. Et en plus il y a du vent, ce qui fait qu'elle ne peut pas accrocher avec la couche en-dessous. Ces portions sont délicates, surtout sur les versants nord ou nord-ouest, un peu ombragés.

À Tignes, d'après ce que l'on sait, le moniteur avait déjà emprunté ce hors-piste plus tôt. Il voulait le faire une deuxième fois. Qu'est ce qui a pu changer entre le premier et le deuxième passage ?

Il est possible que le passage des skieurs, la veille, ait endommagé le manteau neigeux. On voit souvent des pentes entièrement tracées un jour, et plus du tout le lendemain.

Et ça, même un moniteur expérimenté ne peut pas le repérer ?

C'est très compliqué. On était sur un risque 3, un risque marqué avec une instabilité du manteau neigeux. Mais cela n'empêche pas de skier. Un tiers de la saison est affichée en risque 3, par Météo France.

Toutes les victimes portaient le détecteur de victimes d'avalanche, ce qui a permis de les retrouver vite, mais malheureusement trop tard. Est-ce indispensable de l'avoir ?

C'est impératif. Mais sur du ski hors-piste, il n'y a qu'une personne sur deux qui est équipée du détecteur de victimes d'avalanche. Vous savez, tout se joue dans le premier quart d'heure. 

Une personne ensevelie a 90% de chances de sortir vivante si elle est découverte dans les 15 premières minutes.

Dominique Létang, directeur de l'Association pour l'étude de la neige et des avalanches

à franceinfo

Quel conseil donneriez-vous pour éviter ce genre d'accident ?

Déjà, il faut bien s'informer auprès de la station, étudier le bulletin d'estimation des risques d'avalanche émis tous les jours par Météo France et s'entourer d'un guide de haute-montagne. Il en sait toujours plus que vous.

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