: Témoignages "La physionomie du lieu a été considérablement modifiée" : dans les Alpes, La Bérarde peine à se relever après les intempéries de juin dernier
Certains l'appellent "La Mecque de l'alpinisme". Le hameau de La Bérarde, à Saint-Christophe-en-Oisans en Isère, a été enseveli sous 14 mètres de boue et de rocs après des pluies diluviennes qui ont fait sortir le torrent de son lit, dans la nuit du 20 au 21 juin. Pas de victimes à déplorer, mais une centaine de personnes avaient dû être évacuées. Ces intempéries ont mis un coup d'arrêt à la saison touristique.
Deux mois plus tard, le petit hameau perché à 1 700 m d'altitude est désert. Bénédicte Schuller, gardienne de refuge, est résignée. Son établissement est fermé jusqu'à nouvel ordre. "Le refuge du chalet alpin est fermé : il a pris l'eau donc de toute façon, il est inutilisable. Finie l'activité !", se désole-t-elle. Pour Jean-Louis Arthaud, maire de la commune de Saint-Christophe-en-Oisans, la priorité est d'éviter à tout prix une deuxième vague. "Aujourd'hui, les travaux sont encore des travaux de sécurisation, explique l'élu. On essaye de donner un lit au torrent des Étançons pour ne pas qu'il divague, c'est-à-dire qu'il sorte de son lit, à nouveau dans le village, puisqu'on se méfie d'une montée des eaux par rapport à un orage ou autre."
Encore au moins trois mois de travaux
La départementale 530, dont plusieurs tronçons ont été détruits, est toujours fermée. Il y en a encore au moins pour trois mois de travaux. Les riverains qui ont été évacués peuvent quand même accéder à leur village, mais l'avenir de La Bérarde s'écrit en pointillé car les travaux de reconstruction posent question. "Notre volonté, c'est déjà de reconstruire, mais en sachant qu'il y a des zones qui seront hors constructions puisque la physionomie du lieu a été considérablement modifiée", expose le maire, Jean-Louis Arthaud.
"Ce serait un peu utopique de penser à reconstruire au milieu d'un torrent, ça c'est clairement impossible."
Jean-Louis Arthaud, maire de Saint-Christophe-en-Oisansà franceinfo
Il est important de reconstruire La Bérarde, ce hameau prisé des alpinistes et des randonneurs, car c'est une entrée, et un joyau, du parc national des Écrins. Mais, d'après Arnaud Murgia, président du parc, les conséquences de cette catastrophe sur le tourisme sont concrètes : "On a eu des reports de fréquentation sur d'autres endroits, à la Grave, en Vallouise. Ce n'est d'ailleurs pas forcément une excellente nouvelle puisque vous savez qu'au parc national des Écrins, on est aussi très attentifs aux questions de surfréquentation. Et ce n'est pas forcément une bonne chose d'envoyer l'ensemble de nos visiteurs sur les mêmes sentiers, sur les mêmes endroits."
Le président du Parc des Écrins, appelle à la création d'un fonds pérenne à destination des parcs nationaux. En attendant, une cagnotte en ligne a été lancée pour aider à la reconstruction du hameau de La Bérarde. Elle a permis de récolter plus de 88 000 euros.
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