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Orages, inondations : comment Enedis protège le réseau d'électricité ?

Suite aux fortes pluies des mois de mai et juin, 10 000 clients d'Enedis ont été privés d'électricité. Des coupures que le gestionnaire du réseau essaie de prévenir au maximum.

Article rédigé par Anne-Laure Barral, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des agents d'Enedis remplacent un transformateur à Tregunc, dans le Finistère, après le passage d'une tempête, le 13 janvier 2017. (FRED TANNEAU / AFP)

Face aux phénomènes climatiques de plus en plus intenses, les gestionnaires de réseau tentent de se préparer en cas d'intempéries. C'est le cas du réseau électrique géré par Enedis, touché lors des épisodes orageux de mai et juin 2018. Des intempéries qui ont privé 10 000 clients d'électricité.

Ce n'est pas forcément la pluie qui a le plus d'impact sur notre réseau électrique, mais les tempêtes et les vents violents. Impossible de faire des prévisions lorsqu'ils dépassent les 130 km/h. Alors quand le vent souffle jusqu'à près de 170 km/h comme l'hiver 2017-2018 en Lorraine et que les climatologues prévoient une intensification des tempêtes à l'avenir, on devine la fragilité de nos réseaux.

Du matériel qui fonctionne sous l'eau

Depuis la tempête de 1999, Enedis a investi un milliard d'euros par an dans la maintenance des lignes et aussi dans une force d'intervention rapide. Mais face aux phénomènes de crues et de glissements de terrain, les solutions de prévention ne sont pas évidentes. 

Nous avons un plan à long terme pour désensibiliser le réseau aux crues.

Antoine Jourdain, directeur technique d'Enedis

à franceinfo

"Nous avons des techniques qui permettent de faire en sorte que les postes continuent de fonctionner, même sous l'eau", explique le directeur technique d'Enedis, Antoine Jourdain. "Mais il peut quand même y avoir des événements exceptionnels comme à Vaison-la-Romaine, où nous ne sommes pas équipés pour", poursuit-il. En 1992, il avait plu dans cette commune du Vaucluse jusqu'à 500 litres d'eau par mètre carré, alors que les pluies de ce mois de mai 2018 étaient à 150 litres.

Enterrer les lignes électriques ? Oui, mais...

Aujourd'hui, près de la moitié du réseau électrique est enterré. Mais ce n'est pas forcément une bonne chose. "Les glissements de terrain peuvent avoir un impact", rappelle Patrick Lyonnet, directeur régional d'Enedis en Lorraine. "Quand on fait un réseau souterrain, on supprime les problématiques liées au vent. Mais d'un autre côté, on sait que tout réseau électrique produit un échauffement. Et quand vous ajoutez cet échauffement à celui lié à une canicule, par exemple, certains accessoires supportent moins le passage de l'électricité", explique-t-il. Une canicule que les climatologues prévoient à l'avenir de façon beaucoup plus fréquentes, y compris dans les zones tempérées comme la France.

Enedis investit donc aussi dans un système d'alerte plus rapide, des groupes électrogènes de secours, et l'élagage des arbres autour des lignes, en particulier sur la façade atlantique, la plus fragile face au changement climatique.

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