Après les inondations, le froid : à Gournay-sur-Marne, c'est "des chaussettes, un foulard et les chats dans la chambre"
À Gournay-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, les sinistrés des inondations, souvent sans électricité, attendent la décrue en subissant le retour du froid, ce qui complique un quotidien déjà pénible.
Le retour du froid, lundi 5 février, complique encore davantage la vie des sinistrés des inondations, en particulier à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis). Le mur anti-crue a été submergé vendredi. Près de 900 foyers sont atteints par la montée de la Marne.
Ni électricité, ni chauffage
Bottes aux pieds, gros sacs sur les épaules, Christophe et Romana viennent de refermer le portail de leur propriété, à quelques dizaines de mètres de la Marne. L'incursion marquée de l'hiver a eu raison de leur patience. "Nous n’avons plus d’électricité et ça ne chauffe plus. On a froid." Le couple va trouver chaleur et refuge dans un hôtel, payé par leur compagnie d’assurances. Leur voisine, Jeanne, 76 ans, préfère rester chez elle, quitte à s’éclairer à la bougie et à se réchauffer comme elle peut. "Des chaussettes aux pieds et un foulard autour du cou, même pour dormir, et les chats", dit-elle pour expliquer son organisation. "D’habitude, les chats n’ont pas le droit de dormir dans la chambre, mais là, on leur a permis de rentrer", ajoute la retraitée.
Le risque du gel
En plus des températures qui devraient descendre en dessous de zéro, s’ajoute aussi le risque de gel et d’explosion des canalisations. L’eau pourrait encore stagner plusieurs jours, s’inquiète l’adjointe au maire en charge de l’urbanisme, Delphine Schlegel. "Quand la Marne va se retirer et passer derrière le mur anti-crue, l’eau, de l’autre côté du mur, va rester. Il faut qu’on attende que la Marne descende vraiment pour pouvoir pomper et rejeter l’eau", explique-t-elle. Et la décrue va être lente, prévoit l'élue.
La situation pourrait ne pas s’améliorer à l’avenir, avec une densification de l’habitat et des sols encore plus bétonnés, qui absorbent moins. La municipalité se dit contrainte de signer de nouveaux permis de construire en zone inondable, sous peine de payer de fortes amendes pour non-respect des objectifs en matière de logements sociaux.
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