Haïti : l'accès à l'eau potable est "une urgence majeure", selon Handicap International

L'ouragan Matthew a fait près de 900 morts à Haïti. Il a tout dévasté sur son passage avec des vents allant jusqu'à 230 km/h. Des dizaines de milliers de personnes se retrouvent sans abri. La zone de Port-Salut, sur la côte sud, est une des plus touchées. La France a envoyé 60 militaires de la sécurité civile avec 32 tonnes de matériel notamment du matériel humanitaire de première urgence. Pour Hélène Robin, responsable des opérations d'urgence à Handicap International, invitée de franceinfo, l'accès à l'eau potable est "une urgence majeure".

[#Haïti] Ouragan #Matthew : course contre la montre pour venir en aide aux plus fragiles https://t.co/N2mkmKghuf pic.twitter.com/I5u0zwq1Yr

— Handicap Intl France (@HI_france) 8 octobre 2016

franceinfo : Une des priorités est l'accès à l'eau potable...

Hélène Robin : C'est une urgence majeure. D'abord parce qu'Haïti est un pays où le choléra est endémique, où la dengue est endémique dans un contexte de populations qui habitent dans des zones immergées, dans des zones inondées. Les eaux stagnantes vont renforcer encore ces risques.(…) Des blessures qui sont les résultats de cette catastrophe peuvent s'infecter dans un tel contexte et devenir à terme des causes de handicap durable. Une blessure par des tôles peut générer une gangrène qui amènera la personne à l'amputation d'ici quelques semaines ou quelques mois.

Quels sont les autres priorités ?

Les grands enjeux vont être par rapport à l'accès à ces zones, aux populations les plus isolées avec un afflux massif et des besoins énormes en terme d'aide humanitaire. Il va s'agir de désengorger l'ensemble de cette aide à Port-au-Prince et veiller à ce que l'ensemble de cette aide soit mutualisé, optimisé, et atteigne les populations les plus isolées sur la pointe sud du pays.

Comment allez-vous vous organiser localement ?

Nous allons mettre en place des plateformes logistiques. Nous allons identifier l'ensemble des ressources locales disponibles sur le pays et exploiter au maximum ces ressources qui ont pu se maintenir malgré la catastrophe: des bateaux, des camions, des véhicules légers. Nous allons utiliser l'ensemble des ressources disponibles pour avoir de la flexibilité, pour pouvoir aller jusqu'au dernier kilomètre de l'aide humanitaire.