"On est complètement coupé du monde" : le témoignage d'un Isérois qui a vécu l'ouragan Irma à Saint-Barthélemy
Lionel vit à Saint-Barthélemy depuis un an. Le jeune homme, originaire de Bourgoin-Jailleu, en Isère, raconte ces deux journées de terreur sous l'emprise de l'ouragan Irma.
L'ouragan Irma continue, vendredi 8 septembre, sa course folle, semant sur son passage la mort et la désolation. Selon un bilan provisoire, dix personnes ont perdues la vie dans les îles caribéennes dévastées par ce cyclone de catégorie 5 qui s'approche de Cuba et menace également la Floride. Sur les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, "il y a un certain nombre de personnes qui sont portées disparues", a annoncé la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.
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Lionel vit à Saint-Barthélemy depuis un an. Le jeune homme, originaire de Bourgoin-Jallieu, en Isère, travaille dans un garage automobile sur l'île. Il a raconté à France Bleu Isère, via Skype, ces deux journées de terreur sous l'emprise de l'ouragan.
"Ce qu'on voit, c'est simple, c'est une île complètement dévastée, indique-t-il. Il n'y a pratiquement plus un arbre qui tient debout. Des maisons sont tombées de partout. Des maisons de bord de mer ont eu 1,50 m d'eau, donc il y a du sable de partout, c'est dévasté à l'intérieur. C'est l'apocalypse."
Son premier ouragan
La maison de Lionel a tenu et la bâtisse est toujours habitable. Mais, comme les autres habitants de l'île, le jeune Isérois n'a plus accès à l'électricité, à l'eau et au gaz. Certaines personnes "ont des groupes électrogènes", raconte-t-il, mais "on est complètement coupé du monde, cela fait deux jours qu'on ne sait pas ce qu'il se passe".
Lionel confie qu'il a eu "très peur" lors du passage d'Irma : "C'est le premier ouragan que je vis, dit-il. Ça fout vraiment la trouille. Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit. On entend nos volets voler, on entend le vent, on voit des tôles voler, des arbres centaines voler, des pans de briques, des cabanes... Tout a volé ! On se dit que la puissance est monstrueuse."
Vivre "à l'heure l'heure"
Aujourd'hui, les riverains vivent au bruit des machines "qui déblaient les routes", explique Lionel qui assure que son moral est bon : "On ne sait pas où on va, mais on se dit qu'on est en vie". C'est, selon lui, "la seule chose positive quand on voit ça".
Un second ouragan, José, se rapproche de Saint-Barthélemy. Actuellement à l'est des petites Antilles, il devrait passer dans la journée de samedi alors qu'il sera de niveau 3 voire 4. Si cette nouvelle inquiète moins Lionel que lors du premier ouragan, car il sait que son logement "est sûr", la vie est à l'arrêt pour l'heure à Saint-Barthélemy. "On ne vit même pas au jour le jour, on vit à l'heure l'heure, explique le jeune homme. Quand on voit l'étendue des dégâts, on se dit qu'on ne sait pas combien de temps ça prendra pour que la vie revienne à la normale."
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