Cet article date de plus de dix ans.

Cyclone à La Réunion : "On a de quoi tenir 3 à 4 jours"

L'alerte rouge a été déclenchée jeudi matin. Francetv info a joint des habitants de l'île pour savoir comment ils vivent le passage du cyclone.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme marche dans une rue désertée de La Possession (La Réunion), le 2 janvier 2014. (RICHARD BOUHET / AFP)

Alerte rouge et confinement de toute la population depuis 10 heures (7 heures, heure de la métropole). Le cyclone Bejisa s'approche de La Réunion, jeudi 2 janvier. Il se dirige vers le sud-sud-est, soit directement vers les terres, selon les prévisionnistes. Il devrait être au plus près de l'île vers 22 heures (19 heures à Paris). Francetv info a contacté des habitants sur place. Comment se sont-ils organisés ? Comment s'occupent-ils ? Témoignages.

"Le plus dur c'est d'occuper deux petites filles" 

Sébastien, journaliste indépendant à Sainte-Marie, près de Saint-Denis (au nord de l'île) : "On est confinés à l'intérieur, tout est fermé. Mais on a quelques infiltrations dans le toit à causes des fortes pluies, donc on a déjà des petites gouttes d'eau dans la chambre. J'ai un appareil pour mesurer la vitesse du vent et les rafales atteignent 90 km/h pour l'instant. En revanche, on voit la Rivière des Pluies grossir à vue d'œil. C'est un petit cours d'eau normalement et elle ne va pas tarder à sortir de son lit. J'ai fait des provisions pour trois à quatre jours pour quatre personnes. On a 30 litres d'eau et des boîtes de sardines. On écoute la radio, beaucoup d'informations nous parviennent aussi via Facebook où tout le monde poste des témoignages. Le plus dur, c'est de maintenir enfermées deux petites filles de 9 et 12 ans surexcitées. Devoirs de vacances, playmobil, Wii... On a déjà fait pas mal de jeux."

Le cyclone Bejisa provoque des crues à La Réunion (IMAGES AMATEUR SEBASTIEN TURAY - FRANCETV INFO)

"Pour une fois que je peux être seul" 

Sylvain, ancien gérant d'un centre de plongée qu'il vient de revendre, à Saint-Leu (dans l'ouest) : "Je n'ai plus de courant depuis onze heures [8 heures en métropole] à peu près. J'ai tout ce qu'il faut : des bougies, de l'eau, un peu de nourriture pour mon chien et moi. Mais on est en France : dans le pire des cas on est isolés 48 heures et après tout est dégagé rapidement. Ça souffle relativement fort, entre 80 et 100 km/h avec des rafales à 150 km/h. Je suis à 400 m d'altitude donc je craint surtout le ruissellement de l'eau. J'ai derrière chez moi un mur qui fait 5 m de haut, et les maisons derrière chez moi également comme sur toute la pente et ça fait des petites retenues d'eau. Il ne faudrait pas que ça s'écroule. Pour une fois je peux être tout seul, je lis de la science fiction et je regarde le vent."

"On met la page Facebook à jour pour informer tout le monde"

Nadine, community manager, au Tampon (au sud) : "C'est fascinant à l'extérieur, la force du vent et de la pluie. J'ai déjà trois bananiers qui sont tombés par terre dans mon jardin, mais pour l'instant, pas de dégâts matériels. On a déjà plus d'eau depuis ce matin, et je crains une coupure d'électricité. Surtout qu'avec mon conjoint on gère la page Facebook "Cyclones La Réunion". On écoute la radio, on regarde les sites météo et on actualise en temps réel, on répond aux questions. On se sert aussi des images que postent les fans de la page un peu partout dans l'île. C'est une passion, on le craint autant qu'on est fascinés et ça permet aux gens qui n'ont pas la radio parce qu'ils n'ont plus d'électricité de rester informés grâce à leur mobile."  

Premiers dégâts à La Réunion avant l'arrivée du cyclone Bejisa (REUNION 1ERE)

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.