Vague de gel : "L'impact d'une grosse vague de froid pourrait être majeur", s'inquiète le président de la filière AOP "Pomme du Limousin"
Des températures négatives sont prévues en fin de semaine, notamment dans la nuit de samedi à dimanche. Un coup de froid hivernal qui inquiète notamment les producteurs de pommes. Ils espèrent pouvoir protéger leurs plantations.
Laurent Rougerie, arboriculteur, producteur de pommes dans le Limousin (Corrèze) et président de la filière AOP "Pomme du Limousin", s'est dit vendredi 1er avril sur franceinfo "très inquiet" pour les deux prochaines nuits alors que le gel menace une nouvelle fois les cultures en France. "Notre seuil critique se situe entre -3° et -4° C", souligne-t-il. Vingt-deux départements sont désormais placés en vigilance orange pour des risques de neige et de verglas. Dans la filière "Pomme du Limousin", seulement "10 à 15%" de surfaces sont protégées. "Si on devait avoir une grosse vague de froid, l'impact pourrait être majeur", s'alarme-t-il.
franceinfo : Comment s'est passée la nuit auprès de vos pommiers ?
Laurent Rougerie : La nuit qu'on vient de passer [de jeudi à vendredi] a été relativement sereine pour l'instant, puisque les conditions météo, et notamment les températures, n'ont pas été excessives. Malgré le fait que ce matin on s'est réveillé avec un paysage blanchi. On a sur les hauteurs 2 à 5 cm de neige. Pour l'instant, la nuit qu'on vient de passer n'est pas la nuit la plus inquiétante. Par rapport aux prévisions, ce qui inquiète la filière, c'est la nuit de samedi à dimanche et de dimanche à lundi qui seront très froides.
La neige aujourd'hui, ce n'est pas très grave. On a eu des températures à -1° C. On n'atteint pas le seuil de sensibilité de la culture du pommier. Notre seuil critique, il se situe entre -3 et -4° C, donc on a encore un peu de marge. Mais les températures pour le week-end sont nettement en dessous. Les sites de météo continuent à confirmer des températures de l'ordre de -5 à -6° C.
Le gel pourrait brûler vos pommiers qui sont en fleurs ?
On n'est pas tout à fait en fleurs. On est juste un petit peu avant la fleur, on est sur des stades de sensibilité qui sont quand même importants. Effectivement, l'inquiétude c'est de perdre une récolte, c'est de revivre la situation de 2021 parce qu'on a l'impression de revivre exactement la même situation à quelques jours près. C'est vraiment une masse d'air polaire qui descend. Et ce type de froid, il est malheureusement difficile de s'en prémunir et de s'en protéger.
Quel système de protection avez-vous mis en place ?
Personnellement, j'ai deux systèmes. Le système d'aspersion qui est le plus efficace avec de l'eau. On pulvérise de l'eau sur les arbres qui devient de la glace et protège les fleurs, les futurs fruits. Comme si vous étiez à l'abri sous un igloo. C'est à peu près le même principe. Nous avons également des tours à vent. Le principe, c'est d'aspirer l'air des couches supérieures qui est normalement un petit peu plus chaud et de le rediffuser au niveau du sol pour gagner quelques degrés.Ce sont les systèmes que j'ai mis en place qui ne protègent pas l'intégralité de mon exploitation.
Au niveau de la filière "Pomme du Limousin", le problème, c'est que les surfaces protégées sont quand même assez faibles. On estime aujourd'hui qu'il y a 10 à 15% de surfaces protégées, donc malheureusement, si on devait avoir une grosse vague de froid, l'impact pourrait être majeur parce que les exploitations protégées ne sont malheureusement pas assez nombreuses.
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