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Réchauffement climatique : en Laponie, les rennes n'arrivent plus à se nourrir tous seuls

L'élevage de rennes, une activité ancestrale en Laponie, est aujourd'hui menacé par le changement climatique. Exemple à Rovaniemi (Finlande).

Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Les rudes hivers lapons, les forêts sombres et enneigées, Miia, 38 ans, a grandi avec. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père étaient, comme elle, éleveurs de rennes en Laponie. Elle est d’origine Sami un peuple autochtone de l’Arctique. En pleine COP25 à Madrid, une série de conférence se déroule où ces peuples vont témoigner de leurs difficultés face à la hausse des températures, plus rapides qu'ailleurs dans cette région du monde.

"On peut leur donner un peu de lichen", explique Miia, en donnant à manger à ses bêtes. Nourrir les rennes, c'est du jamais vu dans sa famille. "En janvier, on peut avoir ici -40°C, c'est normal, explique Miia. Mais ces dernières années, il a fait chaud au milieu de l'hiver. Des couches de neige ont fondu et l'eau a ensuite gelé pour créer des couches de glace. Les rennes ne peuvent pas gratter sous cette glace pour trouver leur nourriture !" Cette année, sur un archipel norvégien, bien plus au nord, 200 bêtes ont été retrouvées mortes de faim. "Depuis toujours, ce sont des animaux sauvages. Je suis la première génération, dans cette zone, qui est obligée de regrouper les rennes dans des enclos pour les nourrir. Et bien sûr ça coûte beaucoup d'argent", dénonce l’éleveuse de rennes. 

L’Arctique se réchauffe plus vite qu'ailleurs

Bruce Forbes, géographe

à franceinfo

"On est déjà au-delà de l'accord de Paris et la tentative de limiter la hausse des températures à 1,5°C, explique Bruce Forbes, géographe, qui dirige le groupe d'études sur le changement climatique, à l'Université de Rovaniemi en Norvège. Dans le Grand Nord, nous sommes déjà à +2°C et même à +4°C par endroits. Ça arrive trop vite."

Les peuples de l'Arctique se sont retrouvés lors d’un sommet organisé à Rovaniemi (Finlande), mi-novembre. Inuits, Aléoutes ou Samis de Laponie, tous craignent pour l'avenir de leurs modes de vie, l'élevage de rennes ou encore la pêche. "Bien sûr, si la végétation évolue, nous aurons peut-être de nouvelles espèces ou plus de biodiversité, aussi. Mais quand le changement va si vite, nous n'avons pas le temps de nous adapter", avance Aili Keskitalo, présidente du parlement Sami de Norvège. Car si l'accord de Paris sur le climat n'est pas respecté, les peuples autochtones pourraient être parmi les plus démunis, dit-elle. 

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