Martinique : 120 ans après l'éruption meurtrière de la Montagne Pelée, "le volcan est endormi mais toujours actif", selon un vulcanologue

Le 8-Mai célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour les Alliés mais c'est aussi la date d'une autre commémoration en France, en Martinique. Il y a 120 ans, jour pour jour, le volcan de la Montagne Pelée à Saint-Pierre entrait en éruption, faisant plus de 28 000 morts en quelques minutes.

"C'est une éruption très particulière, qu'on appelle une nuée ardente : des nuages de cendres, des blocs de gaz à très haute température, qui dévalent à très grande vitesse et c'est quasiment instantané", a expliqué sur franceinfo dimanche Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue et professeur à l’université Paris-Saclay.

"Ces éruptions aujourd'hui ne sont pas méconnues malheureusement, et toujours très meurtrière"

Jacques-Marie Bardintzeff, vulcanologue

à franceinfo

À l'époque, impossible de prévenir la catastrophe malgré les signaux d'alerte. "Il y avait une grande méconnaissance et un manque de moyens", analyse l'expert. Aujourd'hui, la Montagne Pelée est sous surveillance permanente avec une équipe de scientifiques à son chevet qui constitue l'Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique. "Le volcan est endormi mais toujours actif", précise Jacques-Marie Bardintzeff.

De nombreux micro-séismes depuis un an

Des capteurs ont été placés un peu partout sur le volcan et des données sont relevées en temps réel, pour surveiller sa température, la montée du magma, le pH. En cas de changements, les scientifiques préviennent immédiatement les autorités pour déclencher un plan Orsec. "Le critère le plus important : la sismicité. Quand le magma bouge, il provoque de micro séismes et en effet il y en a plus depuis un an mais cela reste modeste". Pas d'inquiétude et de faibles magnitudes pour le moment, "mais cela demande à être assidument surveillé".