La fonte des glaciers est plus rapide que prévu et fait monter le niveau des océans
Une étude publiée dans la revue "Nature" montre que chaque année, sur la décennie 2006-2016, les glaciers perdent 335 milliards de tonnes de glace.
La fonte des glaciers est plus rapide que prévu conclut une étude scientifique internationale, portée par des chercheurs français, et publiée lundi 8 avril dans la revue Nature. Sur la décennie 2006-2016, les glaciers perdent 335 milliards de tonnes de glace chaque année. Cette fonte s'est incroyablement accélérée ces 30 dernières années. "Pour vous donner une idée, on déstocke chaque année à peu près l'équivalent du stock de glace qu'on a dans les Alpes", explique à franceinfo l'un des auteurs de cette étude, Emmanuel Thibert, ingénieur physicien et docteur en géophysique, glaciologue à l’université Grenoble Alpes.
Une fonte supérieure à celle des pôles
Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont observé 19 000 glaciers dans le monde, de l'Alaska à la Patagonie, des Alpes à l'Himalaya en passant par le Caucase. Des données ont été recueillies entre 1961 et 2016 via photos aériennes et satellites, et des mesures ont également été faites sur place.
L'étude montre que la fonte des glaciers continentaux 335 milliards de tonnes par an) est supérieure à celle du Groenland (280 milliards de tonnes par an entre 2001 et 2016) et de l'Antarctique (252 milliards de tonnes par an entre 2009 et 2017). Ces glaciers contribuent donc autant à la montée du niveau des océans que la fonte des glaces du Groenland. Et davantage que celle constatée en Antarctique. "Le déstockage de glace des glaciers continentaux fait monter le niveau des mers d'environ 1 mm par an", pointe Emmanuel Thibert.
Les glaciers les plus touchés en épaisseur de glace sont ceux des régions tropicales au niveau de la cordillère des Andes et du Kilimandjaro, en Afrique, qui perdent un mètre par an. Ces glaciers sont suivis par ceux du Caucase et des Alpes. "Il faut imaginer qu'en 55 ans, on a perdu à peu près 7% du volume de glace qu'on a sur les continents", alerte Emmanuel Thibert.
Au rythme actuel les chercheurs estiment que les glaciers auront perdu la majeure partie de leur volume après 2050. Certains glaciers d'Asie résistent mieux voire gagnent du volume. C'est le cas du Karakoram, entre le Pakistan, l'Inde et la Chine. C'est une anomalie, estiment les chercheurs, qui voient un signal fort du changement climatique partout sur le reste de la planète.
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