"Il faut démarrer des discussions" : une délégation de Guyane accompagne Emmanuel Macron à l'ONU pour parler de l'Amazonie
Une délégation guyanaise sera aux côtés du chef de l'État à l'ONU pour parler de la situation en Amazonie. Une réunion sans le Brésil, l'un des acteurs majeurs dans ce dossier.
L'ONU au chevet de l'Amazonie. À la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies, un sommet sur l'urgence climatique se tient lundi 23 septembre à New York. Une réunion sera consacrée à l’Amazonie, ravagée cet été par des incendies, pour lancer une grande initiative destinée à protéger la forêt et son écosystème. Un rendez-vous annoncé par Emmanuel Macron lors du G7 de Biarritz où le président de la République avait défendu la légitimité de la France à jouer un rôle moteur dans ce dossier en raison de sa présence en Guyane.
Une délégation guyanaise inédite
Emmanuel Macron n'arrive pas seul à l'ONU. Il a invité une délégation guyanaise, "une grande première" selon Annick Girardin, la ministre des Outre-mer. L’invitation renforce l’image d’un président déterminé à s'imposer comme un grand défenseur de l’environnement sur la scène internationale. Cependant, ses invités sont bien décidés à le mettre aussi face à ses contradictions prévient Silvyo Van Der Pilj, le président du grand conseil coutumier de Guyane : "Aujourd'hui, on a l'État qui tient un discours de vouloir préserver l'environnement. Derrière, l'État contribue à la déforestation, on veut comprendre l'incohérence."
En Guyane, ce ne sont pas les incendies comme au Brésil qui détruisent la forêt mais l’orpaillage, la recherche artisanale de l'or. Il est souvent clandestin mais il est aussi parfois légal dénonce le chef amérindien : "Il y a des titres d'expropriation qui sont attribués, il y a des hectares de foncier qui sont attribués aux orpailleurs. C'est une réalité", affirme-t-il.
Le Brésil absent de la réunion
Le Brésil boude l’initiative mais Paris relativise. L'absence du géant amazonien est regrettable explique Claude Suzanon, le président du parc national de Guyane car le pays voisin est partie prenante dans le dossier "orpaillage clandestin" : "Les orpailleurs sont essentiellement Brésiliens. Ils traversent la frontière et viennent piller et polluer nos terres", affirme-t-il. Cependant, Claude Suzanon espère des avancées : "C'est dommage que certains pays ne soient pas là mais ça n'empêche pas de commencer à discuter et puis les autres reviendront après. À un moment, il faut démarrer."
Venir à New York sera quoiqu'il arrive un bon début pour cette délégation guyanaise. Jusqu’à présent, ils n’avaient jamais rencontré ni le président français, ni Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire depuis juillet.
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