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COP23 : "On ne peut pas dire que c'était une COP pour rien, mais c'est clairement une COP décevante"

Armelle Le Comte, chargée de campagne Climat à Oxfam, a confié sa déception, vendredi sur franceinfo, à l'issue de la COP23. Selon elle, la Conférence internationale climat "a fait l'impasse sur le soutien financier à apporter aux populations les plus vulnérables".

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron et Angela Merkel lors de la COP23, le 15 novembre 2017 à Bonn, en Allemagne.  (PHILIPP GUELLAND/POOL / DPA)

La COP23, la 23e conférence sur le climat de l'ONU, s'achève vendredi 17 novembre à Bonn, en Allemagne. Débutée le 6 novembre, elle avait notamment pour ambition d'avancer sur la mise en œuvre de l'accord de Paris adopté fin 2015, plombée par le retrait des Etats-Unis. Invitée à réagir sur franceinfo, Armelle Le Comte, chargée de campagne Climat à Oxfam, n'a pas caché sa déception. Selon elle, la Conférence internationale climat "a fait l'impasse sur le soutien financier à apporter aux populations les plus vulnérables".

franceinfo : Etait-ce une COP pour rien ?

Armelle Le Comte : On ne peut pas dire que c'était une COP pour rien, mais c'est clairement une COP décevante, parce que malgré une année 2017 marquée par des catastrophes climatiques multiples, dans les Caraïbes, en Asie, en Afrique de l'Est, on s'aperçoit que la COP23 a fait l'impasse sur le soutien financier à apporter, aux populations les plus vulnérables.

Y a-t-il une avancée à retenir de cette 23e Conférence climat ?

C'est ce rendez-vous politique en 2018. Les Etats vont se retrouver à la COP24 pour faire un vrai bilan, depuis la COP21 à Paris, sur les réductions des émissions (de gaz à effet de serre) et sur les 100 milliards de dollars que les pays développés ont promis aux pays les plus pauvres. 

Pourquoi ce financement est-il l'une des urgences aujourd'hui ?

Il faut ces 100 milliards parce que le changement climatique a des impacts dramatiques dans les pays en développement. Il faut aider les populations les moins responsables de ces phénomènes. Les 10 % les plus riches sont responsables de 50 % des émissions et pourtant ce sont les populations les plus pauvres, dans les pays du Sud, qui en font les frais. Et encore, avec 100 milliards on est loin des besoins sur le terrain, l'ONU parle plutôt de 150 à 300 milliards de dollars. Et ça, c'est si les États arrivent à limiter le réchauffement de la planète en-dessous de 2 degrés. Pour l'instant on n'y est pas du tout.

Avant la COP24, il y a un sommet organisé le 12 décembre à Paris. Que peut-on en attendre ?

C'est le prochain rendez-vous pour les financements climats. A Bonn, Emmanuel Macron a fait un beau discours mais un discours creux, puisqu'il n'y avait aucune annonce financière concrète, alors il tient peut-être à garder des annonces croustillantes sous le coude pour son propre sommet à Paris, dans quelques semaines. J'espère qu'il annoncera des financements supplémentaires de la part de la France puisque la France n'est pas le bon élève en Europe et au niveau des pays développés. Elle doit donner plus d'argent pour les pays pauvres pour les aider à faire face à la sécheresse, aux ouragans.

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