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COP21 : la conférence climat s'ouvre sur une série d'annonces concrètes

Plusieurs Etats ont profité de cette première journée de la COP21 pour révéler des partenariats et des initiatives en faveur du climat. Des annonces pour placer la conférence climat sous le signe de l'action.

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le président américain Barack Obama, son homologue français, François Hollande, et le milliardaire américain, Bill Gates, au Bourget, où se tient la COP21, lundi 30 novembre 2015.  (JIM WATSON / AFP)

"Dans les heures et les jours qui viennent seront annoncés des engagements concrets, des initiatives très puissantes." Dans son discours prononcé en ouverture de la COP21, lundi 30 novembre, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, a promis d'inscrire le rendez-vous de la conférence climat dans une approche pratique.

Et pour cause : pendant 15 jours, les négociateurs des 195 pays membres de la Convention cadre des nations unies sur le changement climatique (CCUNCC), doivent se mettre d'accord sur un accord juridique censé les mener (voire les contraindre) à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter la hausse des températures à 2 °C d'ici la fin du siècle. Soit deux semaines de discussions autour d'un texte jargonneux et abstrait, du moins pour le commun des mortels.

Ainsi, plusieurs Etats ont profité de la présence de nombreux dirigeants au Bourget, en cette première journée de la COP21, pour faire des annonces concrètes et faire la lumière sur des partenariats noués en marge des négociations onusiennes avec le secteur privé. Une volonté de placer cette conférence sous le signe de l'action, et d'éviter de reproduire l'échec de Copenhague, en 2009.

Une "alliance solaire internationale" a été créée

"Cette alliance, comme souvent, c'est une avant-garde. (...) Ce que nous sommes en train de montrer, c'est déjà l'illustration du futur accord de Paris", s'est félicité François Hollande, lors du lancement de l'"alliance solaire internationale". Avec le Premier ministre indien Narendra Modi, il a annoncé ce projet visant à développer une énergie solaire bon marché. Un équivalent solaire de l'organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), relève, enthousiaste, le porte-parole de la Fondation Hulot. 

La veille, un communiqué de la présidence indienne avait expliquer que cette démarche pourrait inclure plus de 100 pays, notamment aux niveaux des tropiques, susceptibles de produire de l'énergie solaire, propre et accessible. 

Cette initiative de l'Inde "pourrait inviter plusieurs pays développés ou en voie de développement, à progresser vers plus d'énergie propre en en abaissant les coûts financiers, en développant des normes communes, en encourageant le transfert des savoirs et en facilitant la collaboration dans le domaine de la recherche et du développement", avance Arunabha Ghosh, à la tête du Centre pour l'énergie, l'environnement et l'eau, cité par la European Climate Foundation. Dans les engagements qu'elle a transmis à l'ONU en préambule de la COP21, l'Inde avait en effet largement misé sur le développement de l'énergie solaire.

Une vingtaine de pays s'engagent à doubler leurs investissements dans les énergies propres

Dès dimanche, la Maison Blanche a indiqué que les Etats-Unis et 19 autres pays, dont la France, allaient s'engager à doubler leurs investissements dans les énergies dites "propres" d'ici 5 ans. Cet engagement, baptisé "mission innovation", doit réunir une vingtaine de pays qui devront donc investir près de 20 milliards de dollars (19 milliards d'euros) dans la recherche pour des énergies propres d'ici à 2020. 

Il s'agit de l'Australie, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Chine, du Danemark, de la France, de l'Allemagne, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, de la Corée du Sud, du Mexique, de la Norvège, de l'Arabie saoudite, de la Suède, des Emirats arabes unis, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Des pays dont certains sont encore de grands extracteurs d'énergies fossiles.

Pour concrétiser cette promesse, ces Etats misent sur une coopération avec le secteur privé. Vingt-huit investisseurs seront de la partie, du milliardaire américain Bill Gates, en passant par d'autres poids lourds de la high-tech, comme Mark Zuckerberg (Facebook), Jeff Bezos (Amazon) ou encore Xavier Niel (Illiad) et Richard Branson (Virgin). Réunis sous le nom de "Breakthrough Energy Coalition", ces multinationales devront "servir de passerelle entre les nouvelles entreprises du secteur des énergies vertes, la recherche et le marché de l'énergie", explique l'AFP. 

La Banque mondiale veut accompagner les pays pauvres dans la lutte contre le réchauffement climatique 

La Banque mondiale a lancé dès lundi une initiative pour expérimenter de nouveaux mécanismes financiers destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique. Son nom : TCAF (pour Transformative Carbon Asset Facility).

L'objectif : accompagner les pays dans la réalisation des plans d'action climatique présentés aux Nations unies en amont de la conférence de Paris sur le climat. "Ce nouveau dispositif de financement appuiera des politiques et des programmes visant à encourager une croissance sobre en carbone par le biais de paiements en échange des réductions d'émissions", explique la Banque mondiale dans un communiqué, précisant que les montants seront calculés au cas par cas.

L'Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont promis de financer cette initiative à hauteur de 250 millions de dollars (236 millions d'euros), mais d'autres contributions devraient permettre de porter le budget du projet à un demi-milliard de dollars, selon la Banque mondiale.

Certains pays promettent de donner aux pays du Sud

Le financement de l'adaptation des Etats les plus vulnérables est l'un des principaux enjeux de la COP21 : 100 milliards de dollars annuels (94 milliards d'euros) ont été promis, d'ici 2020, aux pays du Sud. En ce premier jour de COP21, quelques pays développés ont par ailleurs indiqué quel serait le montant de leur contribution à ce fonds.

Le Japon a confirmé qu'il allait, par le biais d'un financement public et privé, allouer 10 milliards de dollars sur 5 ans, tandis que l'Australie a promis un milliard sur ces mêmes délais, et le Canada, 2,6 milliards, rapporte sur Twitter le porte-parole de la fondation Hulot.

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