Pic de chaleur : "C'est définitif, on n'échappera plus à ces vagues de chaleur extrême", prévoit un météorologue
"Nos étés actuels paraîtront froids par rapport à ceux qui nous attendent courant 2040", prédit Robert Vautard, alors qu'un pic de chaleur est attendu mercredi sur la France.
"C'est définitif, on n'échappera plus à ces vagues de chaleur extrême", a estimé sur franceinfo mercredi 16 juin Robert Vautard, météorologue, directeur de recherche au CNRS, et de l'Institut Pierre-Simon Laplace. Les températures très estivales, à la limite par endroit de la canicule, vont chuter ce soir après le passage des orages.
franceinfo : Comment expliquer l'écart des températures actuelles - parfois jusqu'à 12 degrés supplémentaires - avec les normales de saison ?
Robert Vautard : Ce type de vague de chaleur, sur les mois de juin à septembre, avec des vagues de chaleur plus fortes au cœur de l'été, on y voit l'influence directe du réchauffement climatique. On sait que les vagues de chaleur extrêmes sont 1,5 à 3 degrés plus chaudes que celles vécues au cours du 20e siècle. Ces températures augmentent deux à trois fois plus vite que le réchauffement global, cela va extrêmement vite, notamment en Europe.
Est-ce à dire que la saison estivale dure plus longtemps ?
Tout à fait, ces températures augmentent en Europe de l'ouest, depuis 2015 des vagues de chaleur sont équivalentes à celle de 2003. Vivra-t-on un été sans chaleur extrême ? C'est peu probable aujourd'hui. Si on regarde aujourd'hui les statistiques et les simulations, avec ce climat qui va se réchauffer, on n'échappera plus à ces vagues de chaleur extrême, de manière définitive. On pourra stabiliser les températures à des valeurs raisonnables, mais c'est au prix d'efforts sur les émissions de gaz à effets de serre.
Doit-on alors s'habituer aux phénomènes caniculaires ?
Ces canicules vont devenir la norme au milieu du siècle. Nos étés actuels paraîtront froids par rapport à ceux qui nous attendent courant 2040. On arrive à prévoir une gamme de températures, une moyenne, il s'agit d'un phénomène relativement prévisible. Soit on agit très vite sur les émissions et on stabilisera le climat, soit pas, et nous serions amenés à avoir ces températures extrêmes.
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