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Canicule dans les transports : "La seule solution est de ralentir, mais qui dit ralentissements dit perturbations"

Les fortes chaleurs, entraînent quelques perturbations sur le réseau ferroviaire et les transports en commun notamment explique à franceinfo Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et spécialiste des transports.

Article rédigé par franceinfo
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Image illustration trains (FRED DUFOUR / AFP)

La canicule ne faiblit pas, 67 départements sont placés en alerte canicule samedi 04 août, le record de 2017 est égalé. La chaleur excessive a également des répercussions sur nos moyens de transports explique Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et spécialiste transports de franceinfo.

franceinfo : Pourquoi fait-on ralentir les trains, voire pourquoi les arrête-t-on, lorsqu'il fait très chaud ?

Gérard Felzer : Cela s'explique par la chaleur excessive sur le métal des rails, qui se dilatent de quelques millimètres. Ça suffit à créer des déformations et à peut-être risquer de faire dérailler les trains. La seule solution est de ralentir, mais qui dit ralentissements dit perturbations. Quant aux caténaires - l'ensemble des câbles aériens qui alimentent en électricité les trains - c'est la même chose, ils se détendent, ils se distendent, et malgré les contrepoids sur les panneaux de soutien, et bien le frottement du pantographe est perturbé. Ça peut provoquer des oscillations de câbles, donc on ralentit également. Ce qui est une exception aujourd'hui va peut-être devenir quelque chose de plus pérenne compte tenu du réchauffement climatique.

Pourquoi les transports en commun ne sont-ils pas tous climatisés ?

Le problème des métros, c'est que les tunnels sont étroits. Si on climatise, il faut évacuer la chaleur, c'est toute la difficulté. Alors on fait de la ventilation forcée, ce qui rafraîchit. On ne peut guère aller beaucoup plus loin, ou alors il va falloir investir - les exploitants en sont conscients, RATP et SNCF en premier. Pour les bus, on n'arrête pas de faire monter et descendre des voyageurs, donc c'est très difficile de climatiser. C'est comme si vous étiez dans votre bureau ou votre maison les fenêtres ouvertes. On essaie de rafraîchir les passagers à la place où ils sont.

Pour la circulation aérienne, plus il fait chaud et moins on a de puissance disponible. Il faut que les moteurs soient surdimensionnés. Il y a une autre conséquence, quand vous atterissez sur une piste très chaude, on laisse de la gomme sur les pneus d'atterrissage, ça peut éclater. Il y a même des ventilateurs de freins pour dégager des températures et ça coûte cher, car il faut changer plus fréquemment les pneus. Sur la route, que le revêtement soit du goudron, du bitume ou de l'asphalte, c'est pareil, ça se ramollit avec les fortes chaleurs. Ça crée des ornières avec les camions qui passent, ça crée des perturbations, ça colle aux pneus. Ça demande des efforts aux moteurs et donc vous consommez beaucoup plus.

Quelles sont les solutions pour lutter contre la chaleur sur les routes ?

D'abord, quand on a sa voiture sur un parking ou sur une route goudronnée en plein cagnard, la température du capot est excessive, on peut faire cuire un oeuf ! Il faut déjà choisir une voiture de couleur claire pour réfléchir la chaleur. La climatisation fait consommer beaucoup d'énergie, en ville jusqu'à 30% de plus, et entre 5 et 10% sur l'autoroute. Il faut prendre son mal en patience, acheter du matériel récent, bien isolé. Le retour aux éventails et les brumisateurs, ce n'est pas idiot. Les plus malins brancheront des petits ventilateurs sur leur smartphone.

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