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Canicule : "Aujourd'hui, deux tiers des points d'eau suivis sur le territoire sont en baisse"

Selon l'hydrogéologue Philippe Vigouroux, les "nappes phréatiques affichent des niveaux modérément bas voire très bas pour 70% d'entre elles".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le niveau de l'Iton, dans l'Eure, le 11 mai 2011. (Photo d'illustration) (MAXPPP)

66 départements sont toujours placés en vigilance canicule dans l'Hexagone par Météo France. 50 départements supplémentaires, du centre et du centre-est du pays, ont été ajoutés, lundi 19 et mardi 20 juin, aux 16 du Sud-Ouest et d''Île-de-France déjà concernés par cette alerte depuis dimanche 18 juin.

Cette canicule arrive après un hiver et un printemps trop secs. Ce qui peut être préjudiciable, pour les nappes phréatiques qui "affichent des niveaux modérément bas, voire très bas pour 70% d'entre elles" a déclaré mardi sur franceinfo, Philippe Vigouroux, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). 

franceinfo : Dans quel état se trouvent nos nappes phréatiques en France en ce moment ?

Philippe Vigouroux : Nos nappes phréatiques affichent des niveaux modérément bas voire très bas pour 70% d'entre elles. On se rend compte que c'est le résultat d'une recharge hivernale qui a été déficitaire. Aujourd'hui, les deux tiers des points d'eau qui sont suivis sur le territoire sont en baisse. La situation est moins bonne qu'elle aurait pu l'être avec une recharge hivernale plus importante. S'il pleut cet été ce sera intéressant pour la végétation et pour nos cultures, ce ne sera pas forcément bénéfique pour la réalimentation de nos nappes, puisque cette recharge se fait plutôt en hiver quand la végétation est peu active.

Où a-t-on actuellement des situations délicates ?

Les secteurs sur lesquels on a des situations potentiellement plus déficitaires sont la partie ouest, sur la côte à l'Adour-Garonne. Il y a des situations qui risquent d'être difficiles au niveau des eaux souterraines, sur la Champagne, l'Ardenne, la Lorraine, également l'Alsace au sud de Colmar. Un autre secteur où il va falloir être vigilant, c'est la Vallée du Rhône au sud de Lyon, pour lequel on a des niveaux de remplissage de nappes déficitaires, liés à des pluies qui n'ont pas été aussi importantes sur la période d'hiver. Mais je ne pense pas qu'on soit sur un cycle d'événement de ce type.

L'été arrive et il fait déjà très chaud. Cette situation est-elle inquiétante ?

Ce n'est pas forcément très inquiétant par rapport à une alimentation en eau potable pour laquelle on trouvera des solutions, mais il est clair qu'il y a une vigilance à avoir maintenant. Il peut y avoir quelques problèmes de restriction concernant l'irrigation ou l'arrosage. Un certain nombre d'arrêtés-sécheresse ont d'ores et déjà pris. A la date d'aujourd'hui (mardi), on en a une centaine sur une trentaine de départements. Tous ces arrêtés ne sont pas au même niveau, puisque certains sont des alertes et d'autres peuvent aller jusqu'à des situations de crise.

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