Marais poitevin : un équilibre fragile
Et à quelques jours des vacances nous partons pour l'un des sites les plus vistées de l'ouest de la France, le Marais Poitevin. Plus de 600.000 touristes chaque année. Magique pour certains, mais aussi très fragile. Dans l'ombre des dizaines de personnes s'agitent pour maintenir l'équilibre.
Le Marais poitevin n'a pas de secret pour Jean-Michel. Ancien batelier, il embarquait les touristes en leur contant l'histoire de ce marais. Mais pour lui, le marais a changé.
Les eaux sont moins saines qu'elles n'ont été. Il y avait beaucoup plus de roseaux autrefois. Ils contribuent à purifier les eaux. Comme c'est de l'eau qui vient de la plaine, elle est contaminée par les engrais.
Un marais difficile a entretenir, car c'est un entrelacs de canaux construit par l'homme autour de la Sèvre niortaise. 8.000 km de voies d'eau avec une faune riche et variée. Jacques et Janick ne pêchent plus les mêmes espèces qu'auparavant.
Les écrevisses de Louisiane ont apparu. Elles envahissent le marais au détriment d'autres espèces.
C'est un fléau. Même en hiver. Mais c'est très bon, très fin.
Les cigognes et les loutres apprécient aussi cette nourriture, et du coup, recolonisent les cours d'eau. D'autres espèces, comme l'anguille, disparaissent.
C'est une anguille adulte.
Avec ses petits, les civelles.
On les a trop pêchées. Ils ont diminué les quotas de pêcheurs professionnels, mais il y a du braconnage, environ 80%.
La civelle, très prisée, est devenue rare. Depuis 4 ans, on l'aide à franchir les barrages : les bébés anguilles s'accrochent dans les brosses de ce tapis, puis sont relâchées. La civelle parcourt 6.000 km. Un an pour arriver sur nos côtes. Elle grandira en eau douce.
En se transformant en anguille argentée, elle redescend les rivières et va se reproduire dans la mer des Sargasse. Depuis 20 ans, une plante invasive, issue d'un aquarium, fait aussi des dégâts : la jussie.
Voilà son développement en quelques semaines. Les canaux deviennent impraticables. La jussie est amphibie, ce qu'on voit au-dessus, il y en a 3 ou 4 fois plus sous l'eau. Il n'y a plus de circulation de poissons, elle consomme de l'oxygène, donc le milieu devient stérile.
Il faut l'arracher, souvent à la main, de mai à novembre. Etant implantée, elle ne disparaîtra jamais. Chaque année, ces travaux coûtent 220.000 euros. Le Marais poitevin est un patrimoine a préserver. La "Venise verte" attire 650.000 visiteurs par an.
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