Santé : vivre en étant claustrophobe
La santé, avec un mal qu'on cerne de mieux en mieux aujourd'hui. Il s'agit de la claustrophobie. Peur des espaces confinés, peur des ascenseurs, des souterrains.
Monter dans un ascenseur, prendre le métro, rouler dans un tunnel, des actions anodines pour la plupart d'entre nous, un cauchemar pour les claustrophobes Depuis 15 ans, la vie de Gérard est contrainte par cette peur des espaces clos. Le moindre trajet en voiture peut se transformer en crise de panique. Sa boîte de calmants est toujours près de lui. Ce qui l'oppresse : l'horizon bouché.
J'ai cette pesanteur que je sens sur moi, c'est nerveux.
Une angoisse omniprésente même au moment de faire ses courses. Avec son chariot, il déclenche l'ouverture des 2 portes.
J'attends que la 2e porte s'ouvre pour être sûr de pouvoir sortir.
Gérard habite au 3e étage mais impossible de prendre l'ascenseur. Il y a deux ans il est resté bloqué dans la cage d'ascenseur. Sa première crise de panique.
L'angoisse monte, on commence à pleurer, on veut sortir. Et malheureusement, il faut attendre. Le conflit entre l'attente et le besoin de sortir est insupportable.
La claustrophie l'empêche de travailler, par peur d'être confronté à ses angoisses. Elle complique sa vie de famille : plus possible de partir en vacances.
Pendant les vacances de Pâques.
Mais il faut y aller en avion. Combien de temps l'avion.
4 h.
Je vois qu'il est malheureux, mais se mettre dans sa peau, c'est difficile.
Qu'est-ce qui vous émeut.
Le fait de faire du mal aux autres, à la famille. Ne pas leur apporter tout ce que je pourrais. Quand ils partent en voyage, j'ai le sentiment de les abandonner.
Pour s'en sortir, il a entamé une psychanalyse. En attendant il fait des efforts pour préserver sa vie de famille. De temps en temps il prend sur lui pour aller au cinéma.
Le kit de survie du claustrophobe, ça me rassure de ne pas être dans le noir.
La place est choisie avec soin, jamais loin de la sortie, dans une salle quasi vide. Pourvu que le film l'emporte sur la crainte. Mais la claustrophobie, certains en guérissent. Frédérique Lab a peur des espaces clos depuis 30 ans. Elle voit enfin uen issue : l'hypnose. Doucement, le medecin lui suggère de s'imaginer dans le métro. L'exercice, c'est de voyager impassible comme un bloc de granite.
Vous pourriez vous installer sur un siège ou debout. Vraiment comme ça vous vient et ressentir cette consistance. C'est-à diré que là où moi mon système, c'était je suis piégée. Avec cet exercice se met en place un équivalent, où je me dis je suis enfermée et tranquille.
Après l'exercice, la confrontation au réel. Vaincre la claustrophobie, c'est renoncer au contrôle de son environnement au profit du contrôle de soi.
Ce n'est pas mon genre de ne pas contrôler ce qui m'arrive. Il faut savoir négocier avec soi-même.
Il n'y a pas toujours un événement déclencheur. Elle apparaît lors d'état de stress ou de déprime.
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