Lille : portrait d'un chauffeur de taxi indépendant

Pourquoi les taxis engagent-ils un bras de fer avec le gouvernement? Il y a la concurrence des VTC et beaucoup moins de clients en raison de la crise. La plupart n'ont plus qu'un smic en poche. Portrait de l'un de ces chauffeurs en colère à Lille.

Il ne faut pas vous inquiéter.

C'est la 4e course de la journée, commencée très tôt pour ce taxi indépendant.

J'ai eu mon premier rendez-vous à 5h45. Je vais couper à 14h pour manger et je reviens pour 15 heures. Je vais finir à 20 heures.

Une journée de 14h payée au Smic pour l'artisan dans le métier depuis 3 ans. Une passion transmise par son père.

Je gagnais bien ma vie, le taxi pour moi était un rêve.

Antoine a acheté sa licence 200 000 euros. Il rembourse chaque mois 2 500 euros auxquels s'ajouent 500 euros d'assurance, 9 000 d'essence, 1000 euros de charges sociales. Soit 5 000 euros de frais par mois. La concurrence des VTC fait bondir ces professionnels.

Ils donnent 100 euros et obtiennent l'agréement.

Moi, j'ai une licence de taxi qui coûte 210 000 euros. Je me suis endetté Pendant des années, j'ai travaillé 7 jours sur 7. Aujourd'hui, une personne se rend à la préfecture et fait la même profession que moi.

7 jours sur 7, de jour comme de nuit. Le prix d'une course est fixée par la préfecture.

Pour 10 minutes de course, 30 euros, on ne se le permet que quand on n'a pas le choix.

Le budget impose des sacrifices de la part des professionnels, prêts à tout pour défendre leur métier.