L'oeil du 20h : université d'été du PS, dans les coulisses
Les paroles, on les entend mais elles ne sont jamais suivies d'actions.
Il est l'un des chefs de file de la contestation, Laurent Baumel, député socialiste d'Indre-et-Loire. A la Rochelle, il doit répondre à la question que tous se posent: jusqu'où iront les Frondeurs.
Je suis un député socialiste qui n'est pas d'accord aujourd'hui avec ce que son gouvernement fait. Et ça ne vous pose pas de problème.
Vous voulez quoi.
Que je démissionne.
Là au moins, ce serait couillu.
Non, je me bats! On va voter d'une façon telle qu'on oblige notre gouvernement à rectifier sa politique.
Ce week-end, les Frondeurs ont décidé de montrer leur force. Vendredi 17h00, direction ce café à deux pas de l'Université d'été. Officiellement, ils n'ont pas de chef. Autour de la table, ils sont six, quatre députés, un conseiller régional, un président de Conseil général. Et ils doivent trancher quelle attitude adopter lors du discours de Manuel Valls.
On peut siffler mais ce n'est pas notre style.
Vous voulez apaiser la situation.
Nous faire entendre de manière responsable.
A ce moment-là, ils préparent un coup d'éclat pour leur grande réunion publique du lendemain. Baumel est tendu.
Le début d'un mouvement.
A quelques mètres de là, l'amphithéâtre que les frondeurs ont réservé. Les parlementaires sont au premier rang, bien placés. Les orateurs se succèdent. Laurent Baumel et ses collègues gardent les yeux rivés sur leurs téléphones. Ils attendent une invitée de marque qu'un élu socialiste aurait dissuadée de venir. Applaudissements.
Alors que Laurent Baumel commence son discours, Christiane Taubira débarque. Elle leur en avait fait la promesse il y a quelques mois. Après la cohue, elle est acclamée comme un symbole de victoire. Les frondeurs se demandent si elle ne va pas devoir quitter le gouvernement.
15 minutes montre en main et la ministre s'éclipse. Elle est arrivée à vélo pour que l'image soit réussie, son officier de sécurité va un peu payer de sa personne. Avec la ministre, la plupart des médias a quitté la salle. Les frondeurs se sont-il fait voler la vedette ? A l'extérieur, certains s'inquiètent.
A La Rochelle, les frondeurs ont gagné une bataille médiatique mais quel sera leur pouvoir dans les prochains mois ? Sur 290 députés socialistes, ils sont désormais une trentaine dans le collectif "Vive la gauche". Voteront-ils la confiance au Premier ministre ? Nous étions à leurs côtés lors du discours de Manuel. Visiblement, c'est mal parti.
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