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Justice : un prêtre jugé pour avoir abrité des sans-papiers

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Article rédigé par franceinfo
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Ce procès qui fera peut-être jurisprudence en matière d'immigration clandestine. Un prêtre était jugé a Saint-Etienne parce qu'il abritait des sans-papiers dans son église depuis plusieurs La mairie avait porté plainte, estimant qu'il s'agissait d'un appel d'air. Le tribunal l'a relaxé au nom du droit à l'hébergement d'urgence.

La nouvelle a vite fait le tour du quartier et de la paroisse Sainte-Claire. Il est relaxé. Le père Gérard Riffard l'annonçait lui-même aux personnes qu'il héberge.

J'ai été acquitté, pas condamné.

60 personnes vivent ici. Un hébergement de fortune, c'est ce qui était reproché au prêtre. Il ne respecte pas les normes de sécurité. Lui, invoque l'obligation de venir en aide.

Ces gens ne sont pas solubles dans l'air, il faut bien qu'ils vivent.

Le tribunal lui a donné raison en estimant qu'il accomplissait un travail qu'aurait dû faire l'Etat. A Saint-Etienne, la municipalité craint que cette décision créé un appel d'air.

Ça lance un message clair à ces populations qui savent que le droit, pouvant ne pas être respecté, on peut s'installer durablement sans droit ni titre sur le sol français.

La plupart des personnes hébergées par le prêtre sont des demandeurs d'asile dont certains ont déjà été déboutés. Dans le quartier, les habitants sont partagés.

Il est là pour eux, je ne vois pas pourquoi il serait poursuivi.

La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais on est que des petits, c'est au gouvernement de régler ces problèmes.

Le procureur de Saint-Etienne a fait appel du jugement en rappelant que l'Etat dépense chaque année 10 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence dans la Loire. Soutenu par son évêque, le prêtre n'a pas l'intention de fermer les portes de sa paroisse.

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