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Johannesbourg : en direction du Soccer City Stadium

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

C'est une question que je me pose tous les jours en tant qu'homme et président.

Maintenir l'héritage vivant.

Le monde entier a voulu rendre hommage à Nelson Mandela. C'était aussi l'occasion de communier pour des millions de Sud-Africains, très touchés par la disparition du père de la nation arc-en-ciel. Une famille de Soweto, le township noir de Johannesburg, est partie très tôt ce matin pour se rendre au Soccer City Stadium. Il y avait une effervescence, une émotion très forte dans la ville.

Ils attendent ce voyage avec impatience, malgré la pluie. En habits de fête, ils guettent le bus qui les conduira au stade de Soweto, assister a l'hommage a leur héros national.

Ce bus est plein, attendez le 2e.

On doit y aller, c'est comme enterrer notre pere.

Ça va être long, mais on y tient. On ne veut pas rester devant la TV. C'est pour ça qu'on s'est levé tôt.

Sur les visages, pas de larmes. Ils veulent célébrer la vie de Nelson Mandela, plutôt que de pleurer sa mort. Aujourd'hui, il faut chanter pour Iui.

Ils sont une soixantaine à célébrer dans la joie leur héros. Ils vont lui rendre un dernier hommage dans le stade de Soweto. Sous une pluie battante, le stade apparaît. Lors de la finale de la Coupe du monde 2010, l'ancien président y avait fait sa dernière apparition publique. Ce groupe de Sud-Africains était présent. C'est donc un peu un pèlerinage.

Lorsque Mandela est sorti de prison, il pleuvait comme ça. C'est un signe.

La cérémonie commence dans quelques minutes. Dans la foule, l'émotion monte. La plupart viennent de Soweto, le township symbole de la lutte contre l'apartheid. Plus qu'un hommage, c'est aussi une façon de tourner la page.

En 1994, j'avais 10 ans. Il est venu ici faire un discours sur la liberté. J'étais émue. Je viens aujourd'hui lui dire qu'on est libre, qu'il nous a sauvés.

Je ne l'ai pas connu, j'aurais aimé. Plus tard, je voudrais devenir comme lui.

Le stade de 90.000 places n'est peut-être pas rempli, mais qu'importe. Une tradition africaine veut qu'on enterre les rois quand il pleut.

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