Islamisme : la prison, un terreau vers la radicalisation ?
Elise Lucet : Merci Pauline.
Medhi Nemmouche a basculé dans l'islamisme radical à la prison de Grasse. Les centres de détention sont devenus, en France, des lieux de prosélitisme ou d'embrigadement. D'anciens détenus en témoignent. Il y a même des menaces.
karim Mokhtari a passé 6 ans en prison. Condamné pour trafic de drogue, il l'a découverte à 18 ans. A la prison d'Amiens, il est approché par un groupe de musulmans. A l'époque, il ne connaît rien à l'islam et leurs discours le réconforte.
On m'a donné la possiblité d'exister. Quelqu'un m'attend, m'apprécie, qui croit en moi, en ma capacité à m'améliorer.
Ce sont des islamistes radicaux et leur leader a été incarcéré après les attentats de 1995 à Paris. Avec ce groupe, Karim parle d'islam, du coran, mais pas seulement.
Petit à petit, le discours glisse vers notre mission du musulman, c'est de faire en sorte que tout le monde soit musulman, qu'il faut défendre l'islam, à n'importe quel prix Même s'il faut faire la guerre pour ça.
Karim s'est libéré de l'emprise de l'imam autoproclamé, l'administration pénitentitaire ayant décidé de séparer le groupe. Combien sont-ils à tomber dans le fondamentalisme en prison ? Comme Mohamed Merah, radicalisé lors de sa détention. En prison, il serait facile de manipuler les jeunes détenus.
Plus vous êtes coupé de la réalité, plus c'est facile de vous faire miroiter de devenir un héros, qui va régénérer le monde en supprimant ceux qui ne sont pas comme lui.
Pour lutter contre ce prosélytisme, depuis des années, le ministère de la Justice a recruté des aumoniers musulmans. Ils doivent faire barrage aux dérives extrémistes.
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