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Invitée : Maylis de Kerangal : "Réparer les vivants"

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Article rédigé par franceinfo
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Elle a déjà signé quatre précédents livres dont "La naissance d'un pont" qui avait reçu le prix Médicis. Mais son dernier ouvrage surprend par sa force et sa justesse parce qu'il fait battre un même coeur dans deux poitrines, et surtout le nôtre! Notre invitée des Cinq Dernières Minutes, c'est Maylis de Kerangal. Bonjour, on est vraiment ravis de vous recevoir pour un livre dont tout le monde parle avec raison et passion. Il est intitulé "Réparer les vivants" et il est publié chez Verticales. C'est un roman et un roman très fort puisque vous nous racontez une transplantation cardiaque. Pourquoi avoir choisi ce sujet? Parce que c'est une épopée.

Maylis de Kerangal : Oui. ca instaure une trajectoire, un espace, entre le corps de l'adolescent et celui de la femme. On retrouve une chaîne humaine de compétence autour du transplanté.

Elise Lucet : Le livre commence avec la vie d'un jeune homme, Simon, il a 20 ans, il va faire du surf avec ses copains, on sent les embruns et la puissance de la mer, de la jeunesse. Et tout bascule.

Maylis de Kerangal : Au retour de cette session de surf, il va y avoir un accident. Ces 3 garçons ont surfé en eau froide, et donc en choc thermique, lors de l'accident. Il va être transporté a l'hôpital dans le coma.

Elise Lucet : Là, on arrive à un moment très important du livre, car le coeur de Simon bat encore et pourtant la vie n'est plus là. Ce livre est aussi un grand questionnement sur la mort ? Maylis de Kerangal: Cela m'a beaucoup intéressé lorsque j'ai travaillé sur ce livre. Il n'y a pas un pur absolu de la mort. Le jeune héros s'est retrouvé avec un cerveau et détruit mais un coeur qui bat. On va envisager de faire don de ses organes.

Elise Lucet : On est avec eux à ce moment crucial, mais on est aussi avec le personnel médical, ceux qui doivent parler, dire des mots définitifs, ceux qui vont agir.

Maylis de Kerangal : j'avais pensé à l'idée d'une chanson de gestes en écriavnt ce livre. Il y aurait un travail sur la communication et la parole pour la famille. Un fois déclaré donneur, s'enclenchent les gestes. On est pris dans une forme d'urgence.

Elise Lucet : Tout le récit est concentré en 24 heures. Pourquoi ce choix, pour restituer l'urgence et la fragilité de la vie.

Maylis de Kerangal : je souhaitais que l'espace-temps soit resséré. Habituellement, les transplantations se dilatent dans le temps, j'ai choisi 24H. Je le traite sur une temporalité rapide. Ils ont 4 h puor transplanter le coeur. Ce n'est pas qu'un livre sur l'urgence.

Elise Lucet: Parlons de votre écriture, parfois on est dans l'épopée, l'aventure médicale, presque un thriller avec la course contre la montre. Parfois dans des passages très littéraires, presque poétiques.

Maylis de Kerangal : J'avais l'idée du coeur humain et le faire entendre. je cherchais le rythme, à différents niveaux. J'ai conjugué le technique et le poétique.

Elise Lucet : Maylis de Kerangal, "Réparer les vivants", c'est publié chez Verticales. Fin de ce journal, merci de l'avoir suivi. Tout de suite, la météo de Philippe Verdier, suivi du Point Route de Valérie Maurice. A 20H et tout le week-end, vous avez rendez-vous avec Laurent Delahousse. On se retrouve lundi, même lieu, même heure.

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