Invitée : Anouchka Vasak : "La pluie, le soleil et le vent"
Pour elle, parler de la pluie et du beau temps n'est pas une conversation superficielle. Avec d'autres chercheurs, elle a participé à l'écriture d'un livre vraiment original sur la météo. Voici maintenant l'invitée des Cinq Dernières Minutes: Anouchka Vasak. Bonjour, vous êtes coauteur avec huit autres chercheurs de "La pluie, le soleil et le vent", ouvrage dirigé par Alain Corbin et publié aux éditions Aubier. Vous démontrez qu'on peut parler de la pluie et du beau temps sérieusement et en disant des choses passionnantes. On voulait parler du temps sur un autre mode que l'histoire du climat. On apprend pourquoi il y a eu des famines. Une histoire de la sensibilité au temps qu'il fait.
Elise Lucet : Pourquoi la météo tient-elle une place si importante dans la préoccupation de tous les hommes.
Anouchka Vasak : Il ya eu cette periode jusqu'au XIX e où il y a avait une sensibilité aux saisons. On était tributaire du temps, puis il y a eu une sensibilité à la météo.
Elise Lucet : Depuis quand fait-on des bulletins météo d'ailleurs ? Les présentateurs sont devenus importants, nous sommes devenu méto-sensibles. Le premier bulletin météo, c'est au milieu du XlXe siècle, fait par des militaires.
Elise Lucet : Pour les paysans, regarder le ciel, c'est un réflexe séculaire ? Est-il vrai que la météo influence nos humeurs.
Anouchka Vasak : L'amour du soleil est venu avec les congés payés. C'est la canicule à Melbourne, ici, c'est plutôt la tempête. On est sensible au temps qu'il fait mais ça n'a pas été toujours le cas. Peut-on dater ? Il y a eu un intérêt pour le temps qu'il fait à partir du XIXe siècle. On a a décidé de prendre le soleil avant les congés payés.
Elise Lucet : Certains ne supportent pas physiquement les jours de pluie et d'autres pas.
Anouchka Vasak : Il y a aussi un plaisir de la pluie, comme écrit Alain Corbin. Trop de soleil nous fait souffrir comme dit Goethe.
Elise Lucet : Vous êtes 9 en tout à signer des textes dans ce livre, historien, ethnologue, géographe, sociologue et vous. Vous avez écrit sur l'orage. Quelle est la symbolique de l'orage.
Anouchka Vasak : L'orage c'est un météore imprévisible. On ne peut pas dire quand il va éclater. Sa symbolique, je la vois par rapport à l'Histoire, notamment la Révolution française. Elle a été présentée comme un orage, même avant qu'elle éclate. ELise Lucet : la météo peut-elle mener à la dépression.
Anouchka Vasak : C'est un syndrôme identifié comme SAD. On en a fait une typologie de la dépression saisonnière. Nous souffrons tous plus ou moins d'un hiver trop long comme l'année dernière. Certains pays subissent plus le manque de lumière, comme ceux du Nord.
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