Invitée : Alexandra Lamy : "La Vénus au phacochère"
Elle est entrée dans le coeur des Français grâce à la série culte "Un gars, une fille". Mais loin de se reposer sur ce succès populaire, elle ne cesse de faire des choix artistiques audacieux qui forcent à chaque fois l'admiration. Elle le prouve encore une fois en interprétant seule en scène les trois personnages d'une pièce qu'elle illumine. Voici maintenant l'invitée des Cinq Dernières Minutes. Et cette invitée est Alexandra Lamy. Bonjour et merci d'être avec nous. "La Vénus au Phacochère", malgré ce petit phacochère que vous tenez dans vos bras sur l'affiche, vous êtes bien seule en scène.
Alexandra Lamy : Oui, je joue trois personnages. Misia Sert qui est eun égérie, la reine de Paris C'est une histoire vraie. Son mari et une sorte de Coco-Chanel A cette période elles ne se connaissaient pas.
Elise Lucet : Mais il y a un personnage principal, c'est Misia Sert, femme mariée et célèbre muse courtisée par les plus grands artistes de la Belle époque.
Alexandra Lamy : C'était une grande pianiste, très généreuse. Elle était ambivalente et avait le don de flairer les génies artistiques. Elle a rencontré Toulouse Lautrec, Renoir. Elle a inspire Proust et a été la muse de plusieurs peintres. Elle a aidé les ballets russes, et était amie avec Coco Chanel. Elise Lucet : C'est un texte militant, il vous ressemble. Il a été écrit par Christian Siméon pour vous.
Alexandra Lamy: C'est Christian Simeon avec qui on avait déjà fait une pièce. On se retrouve sur cette pièce, il a pensé à moi. J'adore son écriture, c'est littéraire. Ce sont des contraintes pour un comédien, et moi, j'adore ça. J'aime ce que raconte la pièce car c'est la Belle époque, on est loin du droit de vote pour les femmes. C'est comment exister en tant que femme. Pour les hommes aussi, il y a le pouvoir de l'argent.
Il s'est mis à me faire des compliments comme s'il était en train de me recouvrir de salive avant de m‘ingèrer par succion. J'ai regretté de m'être mise en grand décolleté. Tandis qu'il me parlait, sa maison droite bougeait à l'intérieur de son pantalon. J'étais fascinée, je ne pouvais m'empêcher de le regarder Il s'en est aperçu, cela l'a fait rire. Il a sorti sa main en disant qu'il y avait des endroits qu'une honnête femme n'était pas censée regarder.
Elise Lucet : On peut y déceler les prémices du féminisme.
Alexandra Lamy: Oui et ce personnage est Alfred Edwards, riche milliardaire Le soir de la première, il y a eu une bagarre générale. Cet homme a décide d'acheter cette femme avec des colliers de perle. Il lui dit "au bout du 8e rang du collier, vous serez à moi". Il devait être effrayant et attirer en même temps. Il avait une aura extraordinaire. Même son mari, qui a du charisme, ne veut pas en parler à sa femme et laisse faire. Tout ça est étrange.
Elise Lucet : Mais ils découvriront votre palette d'actrice car c'est un véritable défi, vous y interpretez trois personnages, deux hommes, une femme. seule en scène.
Alexandra Lamy : Oui, j'adore ça et j'aime les contraintes. Je me sens alors libre, car obligée d'être prise dans quelque chose de carré.
Elise Lucet : Vous dites que vous avez envie d'un rôle qui vous "casse".
Alexandra Lamy : Oui, on est toujours à l'affût de quelque chose qui ne cous ressemble pas. Vous avez envie de travailler dans ce métier, de jouer des rôles différents Là, ce devait être juste une lecture, et finalement la pièce se joue. C'est une pièce drôle et tragique, c'est ce que j'aime, être bouleversée.
Elise Lucet : Merci Alexandra Lamy. "La Venus au phacochère". Reprise au Théâtre de l'Atelier à 21 H, du 6 juin au 6 juillet.
Comme chaque mercredi, nous avons une pensée particulière pour les Français toujours retenus en otage dans le monde. Six dans le Sahara, un au Nigéria, un au Mali. L'incertitude demeure quant au sort de Philippe Verdon. Nous ne les oublions pas.
Fin de cette édition. Merci de l'avoir suivie. Tout de suite, la météo : Philippe Verdier. A 20H, vous avez rendez-vous avec David Pujadas.
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