Invité : Sebastiao Salgado, journaliste-photographe

Cet homme est un oeil avec un coeur à la place de l'iris. Journaliste, photographe, il a fait des clichés saisissants sur tous les terrains de guerre. La photo qu'il a réalisée, quand le président Reagan a été pris pour cible par un tireur, a fait le tour du monde avant qu'il ne la retire du circuit. Lassé des turpitudes des hommes, il a scrute pendant huit ans les merveilles de la biodiversité. Il raconte aussi sa vie dans un livre. Voici l'invité des Cinq Dernières Minutes. Sebastiao Salgado. Bonjour et merci de nous présenter cette exposition "Genesis" et votre livre "De ma Terre à la Terre" publié aux presses de la Renaissance. Parlons de "Genesis". Pourquoi vous êtes-vous détourné de l'homme pour vous concentrer sur la planète nourricière.

Sebastiao Salgado : A la finh des années 90 j'ai fait un travail de sept ans Sur l'exode, le mouvement des populations. Tout est provoqué par notre espèce. J'ai presque arrête de photographier. Ma femme et moi avons une ferme au La forêt tropicale du Brésil disparaît. C'est une déforestation horrible là-bas.

Elise Lucet: Vous avez replanté des millions d'arbres On a planté plus de 2 millions d'arbres. Plus de 300 espèces différentes. C'est de là qu'est née l'idée de Genesis.

Elise Lucet: Vous avez sillonné 35 contrées.

Sebastiao Salgado : 32 régions du monde, pas des "pays".

Elise Lucet : Vous avez photographié dans des conditions difficiles.

Sebastiao Salgado : J'étais dans un bateau français fabuleux. On a trouve cet iceberg fabuleux, on a tournée autour plusieurs heures, et on a eu une belle lumière.

Elise Lucet: Rencontre avec les paysages et les animaux, il y a des clichés d'iguanes, c'est étonnant. Cela ressemble a des tableaux.

Sebastiao Salgado : Quand on regarde un iguane c'est proche d'un petit dinosaure ! J'ai découvert que cet iguane est mon cousin, que nous avons des cellules communes. Elise Lucet : Les hommes ne sont pas absents de cette exposition mais ce sont des hommes préservés du progrès comme on dit? Que vous ont appris ces hommes.

Sebastiao Salgado : Ils m'ont appris qu'on n'a pas évolué autant que ça. L'essentiel, c'est l'amour communautaire, notre solidarité. Tout ça existe déjà.

Elise Lucet : En marge de cette exposition, vous publiez aussi un livre de "Ma Terre à la Terre" où vous revenez sur votre vie. Page 53, vous dites: "Je ne suis pas photojournaliste, je ne suis pas militant". Expliquez-nous qui êtes-vous.

Sebastiao Salgado : Ces phots, c'est un grand parcours de ma vie. Il y a des moments où j'étais complètement concerné par les populations rencontrées. J'ai fait un livre sur "La main de l'homme". J'ai travaillé sur les mouvements de population. Je suis arrivé en France en 69, je suis un immigré. Ce 'nest pas du photojournalisme, c'est ma vie. Sebastiao Salgado, merci. "Genesis" est présente à la Maison européenne de la photographie. Le catalogue est publié chez Taschen et le livre "De ma Terre a la Terre" aux presses de la Renaissance.