Invité : Robert Redford : "Sous surveillance", son nouveau film
C'est un élément très changeant, presque impossible a capter. On peut critiquer le peintre quand il n'est pas fidèle au réel, mais l'eau et ses reflets sont une zone de totale liberté.
Claude Monet avait une passion pour l'eau. Il pouvait passer des heures sur une barque, à peindre au contact des éléments. Monet s'était installé un atelier flottant. De quoi peindre le village de Vetheuil, de jour comme de nuit,a Aujourd'hui, l'église est toujours là, mais la barque a été remplacée par de gros bateaux touristiques. Même constat à Argenteuil : ce tableau date de 1874. Aujourd'hui, les grues et containers défigurent le paysage, mais les reflets, eux, restent dans la peinture impressionniste. Au fil de l'oeuvre de Monet, ils prennent de plus en plus de place. Un tiers, puis la moitié, et enfin les deux tiers du tableau, jusqu'à envahir complètement la toile, et devenir sa seule source d'inspiration.
Il y a des rencontres au cinéma qui vous marquent, des films, des rôles. Un visage qui s'inscrit dans la légende. Il vous suffit d'écouter une petite liste : "Les Hommes du président", "Butch Çassidy et le Kid", "L'Arnaque", "Out of Africa", "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux". Une image, un visage, des engagements. Un concentré d'Amérique. Et un nouveau film, "Sous surveillance", qui sort le 8 mai. Bonsoir Robert Redford. Merci d'être avec nous ce soir. Vous êtes un homme rare en interview. Cela fait très longtemps que l'on ne vous avait pas vu comme cela, en direct dans un journal, ici en France. Je vous remercie d'être là. Ce que les Français ne savent peut-être pas, c'est que votre goût pour la liberté est ne ici, en France, lorsque vous arrivez comme étudiant aux Beaux-arts.
Robert Redford: Oui. Tout à fait je suis venu comme étudiant pour étudier l'art. Je suis venu à paris car j'ai été impressionnistes. J'ai le sentiment que ma vie d'adulte a commence ici.
Laurent Delahousse : Vous dites que votre conscience politique est née ici à Paris.
Robert Redford : Je ne m'occupais pas de politique. Je résidais dans une collectivité où il y avait des étudiants de tout domaine. Ils étaient progressistes et m'interrogeaient sur mon pays. Je ne m’intéressais pas spécialement à la politique J'ai commencé à étudier mon pays.
Laurent Delahousse : On revient sur vos engagements politiques.
Revenons sur cette histoire, la vôtre, qui a marqué le cinéma.
Ça fait presque 50 ans que Robert Redford survole le cinéma mondial. Sa carrière explose en 1969 aux côtés de Paul Newman. Charmeur et plein d'humour, il s'installe en haut de l‘affiche enchaînant les films cultes. "L‘Arnaque", "Les Hommes du président", ou "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux". Il séduit le public, les réalisateurs et les femmes. En 1980, il devient réalisateur. Il porte à l'écran ses convictions politiques. Militant écologiste, il replace l'homme au centre de la nature. Dans son dernier film, Robert Redford va plus loin. Il évoque la vie de militants écologistes rattrapés par la violence de leurs actions dans les années 70.
FBI, ne bougez plus, les mains en l'air.
Je vous arrête pour meurtre.
Selon certaines sources, le terroriste suspecté serait toujours en fuite.
Qui est Jim Grant.
C‘est un avocat, un père célibataire responsable.
J‘ai rien pour faire un scoop.
Monsieur Grant, j'essaye de reconstituer le puzzle.
Je n'ai pas de temps à perdre.
D'après son historique, avant 79, ce type n'existe pas.
On va pas à l'école, on va faire un petit voyage.
Il a l'habitude de fuir, ça veut dire qu'il a un avantage.
Je crois pas qu'il cherche à fuir, il veut laver son honneur.
Laurent Delahousse : Vous n'aimez pas vous voir a l'écran ? Vous en vous trouvez pas bon.
Robert Redford: Oui je n'aime pas me vois a l'écran ou en photo. C'est assez curieux que je sois dans le métier.
Laurent Delahousse : c'est votre 9e film en tant que réalisateur.
vous renouez avec la tradition du film politique ? retour dans les années 70. Robert Redford: Ce qui m'intéresse c'est la zone grise qui est peu explorée. Mon pays est très fier, c'est un grand pays. Des militants radicaux qui, pour s'opposer a la guerre du Vietnam, basculent dans la lutte armée sur le sol américain ? On n'est jamais loin, d'ailleurs, de vos engagements.
Robert Redford : J'étais opposé à la guerre du Veitnam. Je pensais que c'était une guerre illégale. Je comprenais la cause mais quand ce groupe s'est adonné à la violence, J‘au vu qu'il allait se consumer de l'intérieur.
Laurent Delahousse : Vous auriez pu vous engager en politique. mais très vite vous vous rendrez compte qu'elle n'est que compromission, et que la vraie liberté de dire les choses était ailleurs ? Robert Redford: Je n'ai jamais été prêt à faire de compromis. La politique implique des compromis que je ne peux accepter. C'était une catégorie trop étroite pour moi.
Laurent Delahousse : Aujourd'hui, Barack Obama a dû faire un compromis sur les armes. Le sénat ne l'a pas suivi.
Robert Redford : Le Congrès n'est La définition de la politique est l'art du compromis compris que "les Hommes du président" était un film important.
Robert Redford : Oui, il m'a fallu des années pour tourner ce film. Je me suis impliqué dès le début. Ces deux journalistes étaient très différents. Pour moi, c'était cette dynamique qui m'intéressait.
Laurent Delahousse : Le mot qui vous caractérise, c'est la liberté et la nature. L'écologie c'est votre philosophie. Vous êtes vraiment monté en haut d'une montagne pour vos enfants , Robert Redford: Je ne sais pas sur le ‘peu à manger’. C'était pour qu'ils apprennent la valeur de la nature. on mettrait trop l'accent sur le développement.
Laurent Delahousse : L'argent encre le monde ? Est-ce que cela vous a rendu libre, et vous a permis de monter le festival de Sundance.
Robert Redford : L'indépendance est quelque chose qui compte, ça fait partie de mon ADN. Je vais aussi soutenir d'autres choses du même genre Ça permet a d'autres réalisateurs de s'exprimer. préferez ? Liberté, indépendance.
Robert Redford: la liberté et l'indépendance.
Laurent Delahousse : Le plus bel endroit du monde, c'est Sundance.
Robert Redford: Non Sundance n'est pas le plus beau Paris est très beau. J'adore Paris.
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