Invité : Nicolas Bedos : cérémonie des Molière
ce que j'ai bien résumé.
N. Bedos : Je ne sais pas. Je n'ai pas a commenter les commentaires.
J. Bugier : C'est donc vous qui relevez cette année le défi. 17 récompenses seront attribuées, tous les grands noms du théâtre seront présents. Un peu le trac.
N. Bedos : A mort! C'est peu de le dire. Je suis assez terrorisé. En même temps, il faut y aller.
Regardez, on a ressorti les archives. Trois profils se sont frottés à l'exercice: Jean Piat, Frédéric Mitterrand, Laurent Laffitte. Quel genre de maître de cérémonie serez-vous.
N. Bedos : Laurent Laffitte a mis la barre très haut, je le déteste en ce moment.
J. Bugier : Il y aura une patte.
N.Bedos:Je.
N. Bedos : Je n'en.
N. Bedos : Je n'en sais.
N. Bedos : Je n'en sais rien, Bedos? serait très prétentieux de le dire.
J. Bugier : Vous avez dit récemment: "De la provoc, il y en aura car c'est plus fort que moi".
N. Bedos : C'est vrai, je ne vais pas à la télévision pour faire comme tout le monde. Il y a un côté assez théâtral dans ce que j'essaye de proposer à la télévision. C'est comme des petites histoires, cela fout les jetons et cela agace.
J. Bugier : Vous avez tout écrit, il aura des sketches.
N. Bedos : Oui, on parle beaucoup de moi mais que les gens qui ne m'aiment pas se rassurent. On va rigoler! C'est terrible de faire la promo d'une émission la veille. Mais le casting est quatre étoiles, cinq étoiles, six étoiles! Je suis épaté par tous les complices qui vont faire les idiots ce soir.
J. Bugier : Et puis, vous avez instauré une règle stricte: les remerciements seront limités à une minute, pas plus. Et vous aurez le chrono en main.
N. Bedos : Voilà! Sinon, ils tombent dans une trappe et ils sont mangés par des chiens qui ont la rage. C'est rendre service au théâtre que d'éviter l'auto-célébration. Il ne faut pas pontifier ni parler des heures. Cela se fait comme cela aux Etats-Unis et en Angleterre.
J. Bugier : Quand on parle de vous, on a parfois du mal à vous positionner. Touche à tout, brillant, parfois borderline, agaçant aussi pour certains. Voici votre portrait.
Demain soir, pour une fois, il aura sûrement le trac, car à ses pieds, il aura tout le théâtre français.
J'appelle un grand acteur à qui je n'en voudrais pas s'il assumait enfin son hétérosexualité, Monsieur Guillaume Gallienne.
Il a écrit les textes de la cérémonie et les peaufine avec ses complices. Non, Nicolas Bedos, si vous avez été choisi pour présenter les Molière, ce n'est pas pour votre belle gueule ou parce que vous portez avantageusement le smoking. C'est parce que votre prose fait mouche et mouche tout le monde. Tout petit déjà, c'est en écoutant les plus grands que vous fourbissiez vos armes. Même si un passage détourné par des claviers plus tempérés, à dix-huit ans votre plume, vous l'avez trempée partout, au théâtre, à 24 ans, au cinéma. Vous avez écrit des livres à succès, mais ce sont évidemment vos interventions télévisées qui resteront dans les annales.
Si vous étiez ma meuf, je passerais mon temps à dire à mes amis: "Ne l'écoute pas, tu sais très bien qu'elle n'y comprend que dalle".
Il est toujours sur la ligne jaune. C'est cela, le rire.
Et si vous étiez comme pris au piège de cette double casquette de polémiste et d'auteur exigeant qui ne rêverait que d'écrire encore et toujours, mais loin du tumulte.
J. Bugier : C'est un joli portrait! Est-ce que parfois, vous vous censurez? Vous vous fixez des limites en préparant un sketch? Par exemple, votre satire de Dieudonné vous a valu des menaces de mort.
N. Bedos : C'est ma Légion d'honneur! Si, j'ai une limite: être sincère. Je vois beaucoup de mes camarades qui essaient de déclencher le buzz en permanence, je ne crois pas que ce soit la bonne façon de faire. Je comprends très bien que j'énerve énormément de monde mais personne ne peut me reprocher de chercher. Je ne polémique pas gratos! L'histoire de Dieudonné, je la portais en moi depuis des années. C'est quelque chose de très grave qui s'est passé cette année. Cela me concernait moi-même en tant qu'auteur et pamphlétaire. Il fallait que j'y aille. Mais je ne veux pas devenir un fonctionnaire de la provoc. C'est pour cela que je suis très rare à la télévision.
J. Bugier : Vous avez un humour qui ressemble quand même beaucoup à ce que faisait votre père sur scène.
On parle souvent de la fuite des cerveaux, cela ne s'applique pas à Johnny Hallyday, quand même.
Les frères Bogdanoff ont trouvé l'astuce pour se gratter les couilles avec leur menton.
J. Bugier : Il vous a inspiré, d'une certaine manière.
N. Bedos : Oui, lui que j'embrasse et que j'aime mais aussi certains de ses amis, Jean-Loup Dabadie, Desproges. Tout cela, c'est une musique familiale.
J. Bugier : Vous pensez qu'on ne peut pas rire de tout.
N. Bedos : Bien sûr que si! Mais c'est devenu de plus en plus tiède, à la télé.
J. Bugier : A vous de réchauffer les choses demain soir à 22 heures 15 sur France 2.
N. Bedos : On croisera tout de même des gens comme Fabrice Luchini, Guillaume Gallienne. Cela va être une soirée où on va rigoler j'espère.
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