Invité : Edouard Baer au théâtre dans "La porte à côté"
C'est l'heure maintenant de retrouver notre invité. Il n'aime pas trop les cases, les étiquettes, retenons peut-être juste celles-ci. Il a cette élégance d'être souvent joyeux. Il est acteur, metteur en scène, homme de spectacle. Bref, un artiste qui s'amuse mais qui le fait sérieusement. Edouard Baer est actuellement à l'affiche du Théâtre Eouard VIl dans "La porte à côté", avec Emmanuelle Devos. Il est notre invité. Bonsoir, merci d'être avec nous.
E. Baer : Et merci à vous, ça se passe très bien pour l'instant.
L. Delahousse : Vous êtes prêt à aller voir une voyante.
E. Baer : Je suis prêt à aller voir tout le monde! Quelqu'un qui me dit que ça ira mieux et que je retrouverai mes clés dans les vingt-quatre heures.
L. Delahousse : Vous suivez l'actualité.
E. Baer : J'essaye de la lire, pour ne pas trop me laisser manipuler par les images. L'image contient plus d'émotions que de pensées.
L. Delahousse : Plus jeune, vous suiviez durant des heures les débats de l'Assemblée. Vous étiez passionné de politique.
E. Baer : J'étais fasciné par l'art oratoire. J'aime beaucoup la force de conviction et les hommes d'Etat.
L. Delahousse : Vous êtes écrasé par le talent des politiques ou pas du tout.
E. Baer : Je trouve que c'est très difficile d'être un homme d'Etat aujourd'hui. C'est un métier qui a énormément changé, il n'y a plus de sphère privée. Tout le monde a le droit de dire que ce sont tous des cons et qu'il emmerde sa femme. Aujourd'hui, il y a des micros partout et on croit que c'est ce que vous pensez.
On se souvient de "Miam-Miam", qui nous parlait de la crise économique, de votre spectacle "A la frrançaise" qui visait à redorer le blason de la France. Comment expliquez-vous que, depuis des années, tous les sondages fassent de nous l'un des peuples les plus pessimistes.
E. Baer : Il y a un niveau où on ne s'aime pas, et un niveau où on fait avec. L'art de se plaindre fait partie du charme français.
On va regarder cela, justement. Alors, vous êtes en ce moment au Théâtre Edouard VIl à Paris, dans "La porte à coté". On va revenir sur quelques éléments de votre carrière.
L'art de l'improvisation.
Elle va arrêter de me faire chier.
. Edouard Baer semble être tombé dedans quand il était petit. Avec Emmanuelle Devos, ils incarnent au théâtre, dans une comédie, deux voisins qui cherchent l'amour et que tout oppose.
"Je suis psy.
Vous êtes psy, psy.
Pour vous, y a des psys, des psys psys? Non, je ne connais pas.
Je veux dire.
Vous avez remarqué que vous dites souvent "je veux dire".
Ah, vous êtes vraiment psy!.
Mais Edouard Baer est aussi un homme de radio et de télévision qui commence dans les années 90 par animer la matinale de Radio Nova aux côtés d'Ariel Wizman. envie de me la bouffer tapas, je me sens très cool, j'suis en vacances et l'eau qui coule, je suis chaud.
Dans les années 2000, l'acteur collectionne les rôles, "Le Bison" et "Astérix et Obélix mission Cléopâtre", où il revisite la mécanique des envolées lyriques.
"Je vis la vie", "je ris la vie", "je salue la vie"! Pour un étranger comme moi, c'est quelque chose qui m'est resté en tête.
C'est quelqu'un de profond mais qui recherche la légèreté, car la légèreté l'aide à vivre. Si c'est un dandy, il faut aller chercher du côté de Rimbaud.
Et lorsqu'en 2009 il a "Rendez-vous en terre inconnue", c'est une autre facette de l'artiste que l'on découvre en même temps que ce village dogon au coeur du désert malien.
Ça n'a jamais été mieux! C'est le maximum.
Après avoir réalisé deux films et mis en scène "Le grand Mezze" et "Miam-miam", Edouard Baer revient avec une comédie grand public et toujours cet appétit.
Derrière les paillettes, derrière la poésie, derrière l'illusion.
. De chanter la vie.
. II.
. Il y a un homme qui simplement se lave les mains avec du dentifrice.
On vous retrouve donc sur scène avec Emmanuelle Devos. Deux voisins qui se rencontrent, qui se retrouvent, qui rentrent dans une joute verbale mais qui cherchent tous les deux l'âme soeur sur Internet.
E. Baer : Pour qu'il y ait une histoire, il faut un problème au départ. Tout les oppose, elle est très cérébrale, elle analyse tout. Et lui a décidé de vivre au jour le jour surtout sans se poser de questions.
Vous mettriez quoi si vous deviez vous présenter sur un site de rencontres.
E. Baer : Cela dépend si j'aime la vérité ou pas! On enjolive. On dit "mec superbe, la petite trentaine, star de cinéma". Sinon, je peux mettre "type de 50 ans, au bout du rouleau".
C'est important d'être joyeux.
E. Baer : Je suis comme tout le monde. Je trouve que la vie en société, j'ai encore le goût des autres. Cela m'amuse de me balader, de vous parler et de vous entendre aussi, de réfléchir aux points communs capillaires qu'il y a entre nous. Cela m'amuse que nous soyons des hommes troncs! Que vous soyez en costard et en caleçon en bas.
Vous avez cette nonchalance mais vous bossez beaucoup! Vous avez même un côté affamé.
E. Baer : Quand on a la chance de faire un métier qui est sa passion, on n'a pas l'impression de bosser.
Vous êtes un peu insaisissable aussi? Votre métier vous sert un peu de thérapie.
E. Baer : On a la chance de ne pas être des hommes politiques, on ne doit pas la vérité aux gens, on n'a pas besoin d'ouvrir sa porte et de présenter sa femme.
Un petit questionnaire.
E. Baer : Donnez-le moi hier pour que j'ai eu le temps de m'y préparer.
Vous aimez le patinage artistique.
E. Baer : Il faudrait pendre les mecs qui font le stylisme du patinage artistique, ils ont fait beaucoup de mal à ce pays! J'aime bien le curling et les types qui descendent à la vitesse d'une voiture sans la carrosserie.
Plutôt César ou Molière.
E. Baer : Je préfère Moliere comme personnage à César. Mais j'aime bien recevoir des prix.
Plutôt whisky ou anxiolytiques.
E. Baer : Plutôt whisky! Et coq au vin! Mais il m'arrive de vouloir me laisser surprendre par la cuisine moléculaire.
Gabin ou Ventura.
E. Baer : Les deux, la rencontre, le choc.
Vous êtes plutôt blanc ou noir dans la vie.
E. Baer : Je suis le gris. Non, c'est pas vrai. C'est comme le piano, il n'y a pas de notes noires sans les notes blanchesfoot? La.
On regarde un peu de foot? La Ligue 1, et la victoire de Lyon cet après-midi à Nantes, but de Lacazette et de Gomis. On vous retrouve retrouve au Théâtre Edouard VII. Merci d'être venu nous rendre visite. Voilà, c'est la fin de ce journal! La météo, le cinéma et l'info dès 6h30 dans Télématin. Merci pour votre fidélité, très belle semaine.
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