Invité : Christophe Malavoy au théâtre dans "Big Apple"
A l'issue de la guerre, meurtri, Maurice se réfugie dans le dessin. Il veut raconter pour laisser une trace, ne pas oublier. Dernier dessin, cette jeune femme au regard plein de bonté. La tragédie vient de se finir, rien que pour croiser ce regard, il fallait bâtir un musée, pour accueillir la peinture de Maurice Mendjisky.
La dernière fois qu'on l'a reçu, c'était pour une pièce où il incarnait seul en scène Romain Gary. Il nous avait bluffés par sa performance. Mais malgré son talent, ce comédien a l'élégance dé la discrétion. Il a tourné avec les plus grands: Chabrol, Deville ou Boisset. Il écrit aussi et met scène, il n'a pas d'agent et ne fonctionne qu'au coup de coeur. On le retrouve dans une pièce émouvante où il va vivre les derniers jours du reste de sa vie. Voici l'invité des Cinq Dernières Minutes. Cet invité, c'est Christophe Malavoy. Bonjour et merci d'être avec nous pour "Big Apple", la pièce que vous interprétez avec Marianne Basler au Théâtre de Paris, mise en scène par Niels Arestrup. C'est un texte d'Isabelle Le Nouvel, vous avez décidé de le jouer car il vous a touché.
Christophe Malavoy : On s'engage au théâtre à cause du texte. C'est ce texte est très beau, très juste. L'écriture et les silences sont très beaux. Il y a plein de sens. Le rôle s'appuie aussi sur les silences. Ce sont deux hommes différents, un très beauc cadeau pour un acteur. Jouer avec Mariane me fait beaucoup de plaisir. Elle montre tout son talent.
Elise Lucet : Votre personnage sait qu'il va mourir, mais il ne se laisse pas abattre, Il prend les choses en main pour choisir ce qu'il va vivre jusqu'au bout? Pas question pour lui de finir sa vie dans un hôpital, branché à des perfusions.
Christophe Malavoy : La pièce parle d'un débat de société, la fin de vie, irrémédiable. Dans ces cas-là, on s'attache à la vie car elle est formidable. L'amour s'est érodé dans ce couple. Cette épreuve va les rapprocher. C'est une histoire d'amour, qui porte à vivre les amours qui passent, Et à trouver dans chaque détail une raison de vivre.
Elise Lucet : Cette pièce dit de ne pas passer à côté de l'essentiel.
Christophe Malavoy : L'essentiel, c'est l'amour. On a l'impression qu'on est éternel puis la maladie survient. Il faut vivre les détails intensément.
Elise Lucet: Le titre c'est "Big Apple", parce qu'il décide d'emmener sa femme à New York.
Christophe Malavoy : Ce voyage était une promesse qu'il lui avait faite. Il sera l'ultime voyage, pour aller dans la clinique de Zurich. C'est un suicide assisté en toute conscience. C'est un texte très actuel? Le théâtre est un lieu où on doit se poser ces questions. Les gens qui ressortent de" la pièce ont envie de vivre. Il ne faut laisser passer sa vie comme ça, dans la passivité. La pièce est chargée d'amour et de vie. Les Ango-saxons sont plus pertinents dans ce genre de comédie. La pièce réussit à nous faire sourire. Un mot de la mise en scène, elle est signée d'un grand acteur, Niels Arestrup. Comment a-t-il fait pour donner autant de force à ce huis clos.
Christophe Malavoy : C'est un microcosme. Il n'y a que deux acteurs sur scène. On a fait un travail intime. Il connait bien le travail des acteurs. On ne peut pas tricher face à Niels Arestrup. On travaille sur l'émotion et la vérité.
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