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Invité : Bernard Pivot, nouveau président de l'académie Goncourt

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

B. Pivot : Ce n'est pas la première fois.

L. Delahousse : Jamais je n'aurais pu imaginer ouvrir le journal sur ce sujet-là ce soir.

B. Pivot : J'y réfléchissais ce matin et dans cette affaire, il y a deux perdants. D'abord, Valérie Trierweiler. Vous imaginez ce que vit cette femme? Son infortune est dans tous les médias de France et du monde entier, c'est terrible! Et l'autre perdant, c'est vous et moi, nous les journalistes. Ce sont des confrères à nous, qui ont leur carte de presse, qui pratiquent ce que l'on peut appeler le journalisme "de bidet". Il faudrait prendre la bonde et la tirer.

L. Delahousse : Vous aujourd'hui un regard sur l'actualité qui a évolué. Vous utilisez les réseaux sociaux, on y trouve le pire et le meilleur. 196.000 personnes vous suivent. Vous commencez le matin à l'heure du pain grillé.

B. Pivot : Oui, parce que le matin, j'ai l'esprit clair. Alors, j'écris quelques tweets.

L. Delahousse :140 signes, cela vous passionne.

B. Pivot : Oui, parce qu'il faut faire court! Vous prenez une idée, un sentiment, un fait avec un peu d'humour et de clarté, c'est un exercice de style.

L. Delahousse : Avec quelques nouveaux mots. Cela veut dire quoi, "mélenchoner".

B. Pivot : J'en ai créé quelques-uns. Il y a aussi "pouriner". C'est obtenir un passeport en 24 heures.

L. Delahousse : On va regarder quelques images d'archives, revenir en arrière sur Antenne 2. Le 10 janvier 1975. Chaque vendredi soir, vous officiiez en direct. Parfois, les esprits s'échauffaient. Tout cela dans un vaste nuage de fumée.

Bonsoir à tous. Si nous parlions de quelques grands écrivains.

Pendant quinze ans, jusqu'en 1990, Bernard Pivot a transmis au public son amour des livres et des écrivains chaque vendredi soir sur Antenne 2.

Pour moi, "Le nom de la rose" est le meilleur roman publié en France.

C'était un miracle, un magicien. Il arrivait a captiver l'audience avec parfois des livres qui jamais n'auraient dépassé les 3.000 exemplaires.

Dans les librairies, l'émission avaü avait un vrai impact sur les ventes.

Le lendemain, les gens demandaient le livre vu à "Apostrophes".

Et Jean d'Ormesson, de l'Académie française. Jean d'Ormesson, Max Gallo, les auteurs les plus variés sont venus sur le plateau évoquer leur travail d'écriture en toute simplicité.

Quand on écrit un livre, on a un déclic.

On se sentait faire partie d'une assemblée.

Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n'ont rien à dire et qui le gardent pour eux? Eh bien non! Je veux qu'on le sache.

"Apostrophes" a su faire aimer la langue française aux téléspectateurs.

L. Delahousse : Et on en sortait un peu plus intelligent. Il était bon, cet animateur.

B. Pivot : C'était un journaliste, très simplement. Georges Semprun m'a expliqué un jour la raison du succès d"'Apostrophes". Je ne pouvais pas parler d'égal à égal avec mes invités, j'étais fatalement modeste. Les universités que je n'ai pas faites, je les ai faites le vendredi soir sur Antenne 2.

L. Delahousse : Il y avait aussi une synthèse entre les intellectuels et le grand public, qui avait accès à cette culture.

B. Pivot : Culturellement, le premier bénéficiaire dé mon émission, c'était moi! J'avais déjà quinze ans d'expérience littéraire, je connaissais assez bien la littérature, mais dans les sciences humaines, j'étais un cancre. J'ai appris la linguistique, la sociologie, l'anthropologie, avec des gens extraordinaires.

L. Delahousse : De l'humilité mais en même temps, vous étiez un homme d'influence. Finalement, un écrivain qui passait chez vous, qui était malmené, c'était compliqué pour lui. En revanche, un bon passage chez vous, c'était une garantie de vente le lendemain.

B. Pivot : J'ai toujours préféré être un homme d'influence plutôt qu'un homme de pouvoir. L'influence est indirecte, subtile. Le pouvoir, c'est souvent une grosse voix qui parle, alors que l'influence, c'est une voix douce et feutrée.

L. Delahousse : Après, il y a eu l'autre grand rendez-vous, "Bouillon de Culture". Vous aviez un questionnaire à la fin. Je me souviens de Woody Allen qui faisait semblant de ne pas comprendre pour ne pas répondre. Quelle est votre drogue favorite.

B. Pivot : C'est la lecture.

L. Delahousse : Combien d'heures par jour.

B. Pivot : Quatre ou cinq heures, mais jamais la nuit.

L. Delahousse : Quel est votre juron préféré.

B. Pivot : Putain de merde. Très français.

L. Delahousse : Le métier que vous n'auriez pas aimé faire.

B. Pivot : Huissier.

L. Delahousse : Celui que vous auriez aimé faire.

B. Pivot : Un grand joueur de football, un pianiste.

L. Delahousse : Le bruit que vous détestez.

B. Pivot : La rumeur, la délation.

L. Delahousse : Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous l'entendre vous dire après votre mort.

B. Pivot : Si Dieu existe et que je comparais devant lui: "Ah, Pivot, je suis content de vous voir! Expliquez-moi la règle des participes passés des verbes pronominaux car je n'y ai jamais rien compris!.

L. Delahousse : Pas mal. Merci Bernard Pivot. On va regarder un peu de football, l'OM et le FC Nantes ont gagné. Saint-Etienne fait plutôt une bonne saison. C'est votre équipé préférée! Franck Ribéry sera-t-il désigné Ballon d'Or? On le saura demain.

Le titre s'est envolé mais dans la course au podium, il faut encore compter sur l'OM. Marseille s'est imposé pour la première fois cet après-midi face à Evian, 2 buts à 1. Le but de la victoire revient à Gignac. L'OM remonte à la 5e place. Plus tôt, Nantes avait arraché un succès précieux, 1 but à 0, face à Lorient. Des scènes de joie collective dignes des plus grandes heures de la Beaujoire. Toulouse rejoint Clermont et Toulon en finale de la Coupe d'Europe. Victoire sans effort face aux Anglais de Saracens.

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