Cet article date de plus de dix ans.

Invité : Bernard Fontanille : "Médecines d'ailleurs"

Publié
vidéo : 50min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Il a été pendant 15 ans médecin urgentiste a l'hôpital de Chamonix, s'est ensuite dirigé vers la médecine d'aventure. Au fil de ses voyages, il s'est interessé à tous ceux qui faisaient le même métier que lui mais de manière moins académique. Guérisseur, herboriste, chaman ou sorcier, il a été touché par leur attention portée aux malades. Il en a fait un livre et une série de documentaires passionants. Et notre invité, c'est Bernard Fontanille. Bonjour et merci d'être avec nous pour "Médecines d'ailleurs". C'est un très beau livre publié aux éditions de la Martinière. Il y a aussi une série de vingt documentaires diffusés en ce moment sur Arte et produit par Bonne Pioche. Racontez-nous d'abord comment est né cette envie ou ce besoin d'aller vers d'autres médecines et vers d'autres horizons.

Bernard Fontanille : C'est né de nombreux voyages en tant que médecir J'ai eu la chance de croiser des gens qui veulent aider les autres. J'ai eu envie de leur donner la parole aux autres.

Elise Lucet : Après 15 ans passés dans un service d'urgence, vous découvrez qu'on peut se passer de l'imagerie, des analyses hyper-sophistiquées Qu'est ce qui vous frappe en premier lieu, leur côté instinctif.

Bernard Fontanille : C'est de voir à quel point peur s'adpater à son environnment. Les problèmes sont majeurs, il y a des gens qui souffrent. On peut se passer de technique, mais pas pour tout. Il y a des réponses à des tas de problèmes.

Elise Lucet : Dans ce livre, et dans vos documentaires, on vous suit dans ce merveilleux voyage, vous avez choisi, on va d'abord partir avec vous en Inde où vous avez rencontré Sarabhai Salve. Racontez-nous. intouchable, une personne hors caste Elle n'a pas le droit de manger avant les autres, pauvre des pauvres. Elle a croisé deux médecins indiens dans les années 70. Ils ont eu l'idée de donner le pouvoir aux gens du peuple. lls sont surtout passés par les femmes et ils ont fait de grandes choses ensemble. Elle accouche les gens alors u'elle n'a pas le droit de les toucher. Elle a accouché 900 enfants et sa vie, son regard sur les autres ont changé.

Elise Lucet : Autre moment clef pour vous, l'Afrique du Sud où vous rencontrez une guérisseuse Zoulou ? Bernard Fontanille: Elle incarne ce que la culture zoulou peut incarner de sordide. En Afrique du Sud, le sida a ravagé le pays. Les guérisseurs sont plus nombreux que les médecins. Ils ont compris qu'il fallait les inclure dans la chaîne de soins.

Elise Lucet : Et puis, le choc, c'est au Brésil avec les chamans. On va voir un extrait où on comprend comment une infirmière venue de la ville et un guérisseur indigène interagissent pour soigner les patients.

C'est une passion que tu suis depuis longtemps.

Oui, elle a deux types de problèmes.

C'est une patiente Elle fait de l'hypertension, ce qui est courant ici à cause de la consommation de sel et autres aliments de la culture blanche. On traite les maladies des Blancs avec des médicaments. Ici, on utilise de l'hydrochloridile. Elle a aussi des douleurs persistantes. Pour ses douleurs générales, c'est Tuya qui l'aide à retrouver son bien-être.

Elise Lucet : Ce qui est frappant dans tous ces films et dans ce livre, c'est aussi votre attitude, toute en modestie et en écoute, vous n'êtes pas du tout dans la position du médecin occidental qui vient délivrer son savoir.

Bernard Fontanille : je ne suis pas spécialiste de ces médecines, je suis surtout curieux. L'idée est d'aller écouter ces gens et de voir nos points communs.

Elise Lucet : Vous en êtes ressorti comment de cette aventure ? Enrichi j'imagine mais aussi ébranlé dans, peut-être pas vos certitudes, mais VOS connaissances.

Bernard Fontanille : J'en suis sorti bousculé, parce quu j'ai vu beaucoup d'inégalités. Il y a des êtres humains qui n'ont pas accès aux soins. Je suis un technicien de la médecine d'urgence.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.