Invité : Axel Kahn : "Pensées en chemin"
Chercheur, professeur de médecine, généticien, professeur d'université, il n'a jamais pris le temps de s'arrêter. A 68 ans, il a décidé de faire une pause pour réaliser un rêve: traverser la France a pied des Ardennes au Pays Basque. Il nous raconte ce périple dans un livre. Voici maintenant l'invité des Cinq Dernières Minutes. Et cet invité, c'est le professeur Axel Kahn. Bonjour et merci d'être avec nous pour votre livre "Pensées en chemin", publié chez Stock. Traverser la France à pied, c'est une idée qui germait dans votre tête depuis 30 ans.
Axel Kahn : Après la lecture d'un livre de Jacques Lacarière.
Elise Lucet : Pourquoi est-ce devenu une urgence et même une nécessite.
Axel Kahn : Ça fait 30 ans que c'était urgent, mais cela exigeait de ne pas avoir de responsabilités; Dès que j'ai pu, je l'ai fait.
Elise Lucet : Il n'y avait rien de mystique dans votre démarche.
Axel Kahn : la seule chose mystique, c'était la quête de la beauté. Je voulais consacrer 3 mois de ma vie a approcher la nature. J'essaie de faire partager mon émotion.
Elise Lucet : Vous parlez de "liberté jubilatoire" du marcheur solitaire.
Axel Kahn : Oui. C'est très curieux. J'étais médecin et j'ai fait des choses très dures. J'ai les nerfs bioen trempés. Devant la beauté, je peux me mettre à pleurer. Ça m'est arrivé plusieurs fois.
Elise Lucet : vous avez été ému par l'odeur du foin coupé.
Axel Kahn : Oui, c'est ma madeleine de Proust. En Saône-et-Loire, c'était les foins. Je suis né à la campagne. Tout cela est revenu d'un seul coup.
Elise Lucet : Pendant ce périple de plus de 2.160 kilomètres, il vous est arrivé de pleurer. Vous avez alterné des moments de solitude avec des rencontres enrichissantes dans les villages traversés.
Axel Kahn : L'idée c'est de voyager seul, sans perturbation autour, et vouloir partager. J'ai partragé avec les réseaux sociaux et sur un blog. J'ai posté 500 photos, 300 000 signes sur ce blog. Ma solitude était partagée.
Elise Lucet : vous en êtes revenu ému par la beauté des paysages mais aussi frappé par l'état d'une France inquiète de son avenir.
Axel Kahn : La France est merveilleuse, mais la France industrielle est tres éprouvée. Les crises se sont succédées et des territoires sont désertifiés. La ressource minière s'est épuisée, la sidérurgie allait de concert. Quand ona cessé d'exploiter la houille, les villes se sont vidées.
Elise Lucet : Avant de partir, vous disiez qu'on ne peut pas sortir intact d'une telle aventure. Que vous a-t-elle apporté sur un plan personnel.
Axel Kahn : C'est l'attachement physique avec le pays. J'étais vaguement patriote, je suis revenu en me disant que c'est un devoir de dire qu'on a un pays magnifique.
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