Interview en direct avec Bernard Tapie
Nous ouvrons notre page spéciale Notre invite est au coeur du dossier. Il sort de quatre jours et quatre nuits de garde à vue. Bernard Tapie s'explique ce soir en direct. Bonsoir Bernard Tapie, merci d'être avec nous pour un moment de vérité alors que vous publiez ce livre, "Un scandale d'Etat, oui, mais pas celui qu'ils vous racontent". On va essayer de procéder dans l'ordre. L'arbitrage a-t-il été fausse ? Le contribuable a-t-il été spolie ? Qui a pris cette décision d'arbitrer et pourquoi ? Et seriez-vous prêt, comme vous l'avez laisse entendre, a rendre les sommes perçues en cas d'annulation de cet arbitrage ? Avant de commencer, question simple : comment allez-vous, après 96 heures de garde à vue ? Vous êtes épuise, moralement, physiquement.
Bernard Tapie : d'abord, c'est très rare une garde à vue si longue. Mais le dossier était compliqué. Le travail a été professionnel et courtois. C'était très difficile à vivre. Moins que les 5 semaines précédentes que les médias m'ont fait vivre. Chaque jour, chaque heure, les Unes des jouranux ! Je n'avais vu un tel acharnement.
David Pujadas : Avez-vous le sentiment qu'on vous a réservé un traitement délibérément éprouvant ? Donc oui j'ai souffert beaucoup de ca. Mais c'est pas tellement le problème Tapie. Le plus grave. Je voudrais revenir au livre ! Vous sautez une étape en, parlant d'arbitrage, il faut revenir a l'affaire Adidas.
David Pujadas : Il y a le préjudice mais celle-là n'est pas tranchée. Elle est tranchée par les tribunaux. Par la Cour de cassation aussi.
David Pujadas : Il y a eu une décision de cassation.
Bernard Tapie : Les réticences du Crédit Lyonnais étaient intentionnelles.
Bernard Tapie : La Cour de Cassation a cassé sur un seul point. Les auteurs des actes délictueux étaient les filiales du Crédit Lyonnais. Ce point a été tranché. Je donne un mandat de vente a une banque de 2 milliards en 1992. C'était en décembre 92. En février 93 je céde les titres à des sociétés d'investissement. Les sociétés cèdent à Dreyfus une option à 4,4 milliards. Deux milliards quatre d'écart : Entre Dreyfus et moi, c'était le Crédit Lyonnais caché dans des paradis fiscaux. Donc ma banque vend avec + 25 % de bénéfices, Ceci dans le cadre de sociétés off-shore dans des paradis fiscuax.
David Pujadas : C'est du portage et il a été reconnu qu'il y a eu une faute.
Bernard Tapie : Non, c'est deux milliards pour Adidas. Ne raccourcissez rien, laissez-moi défendre mon dossier sans rien omettre. David Pujadas : La Cour d'appel vois donne raison mais la cour de cassation casse le jugement Vous êtes mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Question simple : cet arbitrage a-t-il été un arrangement.
Bernard Tapie : D'abord pourquoi l'arbitrage ? Pourquoi la présence de Mme Lagarde ? N'oubliez pas la décision de la cour d'appel. Ensuite le CDR nous demande d'abandonner toutes les autres opérations en cours. Le CDR nous a demandé d'abandonner les actions en cours, dont une démarche dangereuse : C'est la révision du jugement de liquidation. Si la révision des jugements arrive, je peux récupérer les actions d'Adidas ! Mais je ne suis pas sûr de ça ! Mme Lagarde connaît ce jugment en cours, elle tranche comme moi sur un compromis. Dieu merci l'histoire lui donnera raison. On a obtenu la révision, sinon, je ne serais pas allé a l'arbitrage. Pujadas : Sauf que Lagarde a émis des réserves Comme vous, quand j'entends dire que plein de personnes sont mises en examen pour escorquerie, A aucun moment, je ne me suis dit qu'il ne s'est rien passé.
David Pujadas : Cet arbitrage aurait été organise de telle façon que les arbitres n'étaient pas indépendants. Quels sont vos liens avec eux, et avec Pierre Estoup.
Bernard Tapie : Je dirais exactement la même chose. Ne brûlez pas les étapes, l'enquête est en cours. J'ai vu le dossier, pas vous ! Mon avocat et moi attendons le moment de recevoir le dossier. Escorquerie en bande organisée, c'est tellement grave. J'ai vu ce que lagarde craignait, le dossier est vide. Quand vous avez dit que c'était organisé par l'Elysée.
David Pujadas : Visiblement, vous avez des liens cachés avec un des trois juges arbitres, celui qui a eu le plus de poids. On va revoir cette fameuse dédicace que vous lui avez adresse : "Votre soutien a changé le cours de mon destin". De quel acte de soutien parlez-vous ? Tapie : Vous avez manqué le haut. D'abord, il faut comprendre. Je le dis pour les juges qui m'ont laisse sortir après ma version. Si je vous donne la raison pourquoi j'ai écrit ça, je commets une infraction. Il y a 15 ans, je ne savais pas qui c'était Estoup. Il m'avait rendu un petit service. A Iepoque, je suis mis en examen 7 fois par Mme Joly. D'un coup; j'apprends un juge a eu une attitude courageuse en me défendant. je vous donne la preuve que je ne le connais pas. Quand j'ai écrit "pour le président Estoupe", je fais une faute. Je mets un "e" à la fin. J'ai fait une faute, j'ai rajouté un "e" à son nom.
David Pujadas : VOus dites que vuos ne le connaissez et pas et que vous lui écrivez qu'il a change votre destin.
Bernard Tapie : C'est pas vrai. Vous n'avez eu accès au dossier, moi, oui ! Il y a votre nom et votre numéro dans son agenda. Arrêtez de raconter ce que vous ne savez pas ! Les avocats ont accès au dossier maintenant. Tout va sortir, pas seulement les fuites organisées vers la presse. Je vous confirme que la relation avec Estoup n'existe pas.
Bernard Tapie : On est à la télévision, c'est enregistre, vous dites des erreurs. Ce n'est pas monsieur Estoup qui m'a donné raison. Les décisions de l'arbitrage ont été prises a l'unanimité.
David Pujadas : C'est mnsieur Estoup qui a tenu la plume.
Bernard Tapie : La rédaction de l'acte n'a rien a voir. dans tous les tribunaux, ils sont 3 arbitres, seul un écrit.
David Pujadas : A-t-il fait une faute Il aurait dû dire qu'il vous connaissait ? Il a dit, "je n'ai aucune relation avec eux.
Bernard Tapie : Il n'a jamais dit qu'il ne connaissait pas l'avocat. Bernard Tapie: Il a eu raison de dire qu'il n'a jamais eu de relation professionnelle avec mon avocat. Il y a eu une enquête demandée par le CDR. Et il n'y a pas eu d'échange d'argent entre eux. Toutes les parties sont engagées dans ce conflit. Bercy doit savori ce qui s'est passé. Et un ministre doit décider. Plein de gens sont capables de donner des photocopies à tout le monde ! "Le Monde", ce quotidien qui dit des saloperies.
David Pujadas : Qui a pris cette décision de l'arbitrage.
Bernard Tapie : Madame Lagarde.
David Pujadas : Peut-on imaginer que durant le quinquennat, ce ne soit Sarkozy qui aurait pris la décision.
Bernard Tapie : Il n'est pas pensable qu'il n'ait pas donne son Il a forcément donné son feu vert mais il n'était pas à la manoeuvre. C'est lui qu'on visait, dans les faits. Dans la période où ça s'est passé, il était protégé par l'immunité. Mais en 2004, il avait demandé à ce qu'il y ait une médiation. Et en 2004, il n'est plus protégé. L'ancien président du CDR était socialiste, c'est pour ça que c'est sorti. Ça fait 7 ans que l'on racontait la la même histoire au sujet d'Adidas. La Cour d'appel reçoit nos conclusions. Le procureur dit qu'il fait prévenir le ministre. N. Sarkozy appelle le président du CDR pour lui demander une médiation. la position du CDR : d'accord pour la médiation mais on le lui donne rien/ On décide de ne pas accepter. Nicolas Sarkozy n'appelle pas le CDR. Il est couvert, et il n'a pas l'intention de s'en mêler.
David Pujadas : Pourquoi avoir tenté de cacher les choses ? Enquête préliminaire : vous dites que vous n'avez pas aborde le dossier avec Claude Guéant.
Bernard Tapie : Je n'ai rien caché du tout ! Si vous m'invitez pour lire les journaux, je vous laisse tout seul.
David Pujadas : Ce sont les extraits de vos auditions.
David Pujadas : Ce sont les extraits de vos auditions.
Bernard Tapie : Ce ne sont pas mes propos. Tout est faux ! Toutes mes visites à l'Elysee, je suis passe par la grande porte.
Bernard Tapie : Je venais conseiller le Président. Stephane Richard me convoque pour le Crédit Lyonnais. Il a dit : "si c'est pas le CL qui paie, ce sera vous !". Il ne faut pas croire que c'est une partie de plaisir.
David Pujadas : On a du mal à croire que vous plaidiez votre dossier. Lorsque vous voyez M. Sarkozy, vous ne lui en avez jamais touché un mot.
Bernard Tapie : Une amie à moi, Elle s'appelle Christiane Taubira, je ne l'ai pas félicitée quand elle est devenue ministre. Peut-être que vous, vous vous asseyez sur ces convenances-là ! Chacun ses principes. Je n'appellerai pas Taubira pour lui demander de m'aider.
David Pujadas : Et si on vous demande de rembourser l'argent.
Bernard Tapie : Ça vous plairait. Vous aimez tellement la France qui pleure. Ça me dégoûte ! J'ai récupéré 20% de ce que j'ai perdu, vous êtes haineux.
David Pujadas : J'ai lu votre livre et je ne défands rien.
David Pujadas : J'essaie d'éclairer ceux qui vous écoutent.
Bernard Tapie : Vous reprenez des coupures de presse. Je vous interdis de dire ça, ce n'est pas vrai.
Bernard Taie : Voilà ce que mon fils fils fait ! Ce site de mon fils sur mon affaire sera en ligne ce soir.
David Pujadas : On se projette un peu dans le futur. Y a-t-il pour vous un risque de devoir rendre l'argent.
Dans ce pavillon de la banlieue de Bruxelles, en décembre 2010, Bernard Tapie a domicilié plus de 200 millions d'euros. Nous nous y sommes rendus en caméra cachée.
Pourquoi il a transféré ici.
Je n'ai pas à vous répondre.
Créer une société en Belgique n'a rien d'illégal. B. Tapie abrite sa fortune dans plusieurs pays étrangers. Son yatch, d'une valeur de 40 millions d'euros, est immatriculé sur l'île de Man, un paradis fiscal anglais. Pour son jet, environ 20 millions, l'île de Malte a été choisie. Pour sa villa de Saint-Tropez, 47 millions environ, il serait passé par une société basée au Luxembourg. En France, il conserve 26 millions d'euros investis dans le groupe de presse La Provence, et l'hôtel particulier de la rue des Saints-Pères à Paris, qui vaudrait de 30 à 45 millions.
Bernard Tapie : Ça vous emmerde et.
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