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Interview avec François Fillon

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Article rédigé par franceinfo
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Minoritaire dans la gauche, vous savez quels problèmes il soulève.

D. Pujadas : Nous accueillons maintenant François Fillon, bonsoir. On ne vous a pas encore entendu depuis les résultats du second tour. Vous réclamiez vous-même un changement d'équipe gouvernementale, est-ce que cela va dans le bon sens.

F. Fillon : D'abord, je veux souhaiter bonne chance à Manuel Valls, je ne souhaite pas l'échec de mon pays. J'espère simplement qu'il fera moins de communication et qu'il aura plus de résultats qu'au ministère de l'intérieur. Mais ce qui compte aujourd'hui, c'est de savoir si François Hollande a vraiment fait des choix dans sa tête. Je l'ai entendu tout a l'heure et je n'ai pas été convaincu. Depuis 2 ans, il est dans l'ambiguïté et ce soir, il est toujours dans l'ambiguïté. On annonce des baisses d'impôts irréalistes par rapport aux contraintes budgétaires du pays, on annonce plus de justice sociale. François Hollande va-t-il un jour faire la politique de la France, plutôt que la politique du PS et de la gauche? Peut-être qu'on ira dans le gel des impôts pendant trois ans, mais il faut une baisse des charges des entreprises significative, sans délai et sans condition. Et surtout plus de libertés pour les entrepreneurs et les les investisseurs. Et il n'a pas évoqué la question du moratoire sur toutes les réformes de société, de La politique d'intégration et l'immigration irrégulière sont un immense échec. Il y a urgence à résoudre cette crise. Ce qui s'est exprimé dimanche, c'est une colère grandissante des Français. Une colère contre l'exécutif qui conduit la politique du gouvernement, et derrière, on sent bien colère dans l'absence de résultats dans la lutte contre le chômage et contre l'insécurité. Cette colère s'était déjà manifestée avec les Bonnets rouges, à diverses occasions. Elle se manifeste massivement dans une élection locale. Si rien n'est fait pour obtenir de vrais résultats, elle va continuer de se manifester et c'est dangereux pour l'avenir de notre pays.

D. Pujadas : Qu'est-ce que cela change pour la droite et l'UMP? Vous disiez qu'il faudrait que certains dirigeants s'expliquent. Ces élections sont un succès pour Jean-François Copé.

F. Fillon : C'est un succès pour tous les candidats qui ont remporté les élections et je suis les féliciter ce soir. Pour la droite, c'est la même chose, il faut choisir la politique de la France, pas de l'UMP, de l'UDI ou du MoDem! Il faut montrer dans les municipalités qu'on peut améliorer la vie des gens en dépensant moins. Ensuite, il faut mobiliser pour gagner les élections européennes et ne pas laisser le FN prendre en otage notre avenir.en oeuvre dent, il faut hâter la mise en oeuvre de notre projet d'alternance, car dans Ie le désordre actuel, qui s'est un peu manifesté dans le remaniement, avec le Premier ministre qui annonce lui-même sa démission, on sent un grand désordre à la tête de l'Etat. L'opposition doit se préparer à toutes les éventualités.

D. Pujadas : Jean-François Copé sort renforcé de ces élections.

F. Fillon : Ce n'est pas un sujet, ce sont des discussions politiciennes. On s'est rencontrés aujourd'hui pour évoquer la gouvernance de l'UMP, on est plusieurs à souhaiter que les statuts soient appliqués strictement et que le bureau politique prenne plus d'importance. Mais tout cela est très éloigné de la gravité de la crise qu'on rencontre.

D. Pujadas : Cela renforce votre détermination à porter les couleurs de l'UMP pour la primaire.

F. Fillon : Cela renforce ma détermination à dénoncer et à expliquer une crise nationale qui dépasse de beaucoup le destin politique des uns et des autres. Va-t-on enrayer la chute de ce pays, qui ne date pas d'hier? Une chute qui a été aggravée par une absence de choix? Je vais continuer a bâtir un projet d'alternance qui sera plus radical que ce que l'on a entendu ce soir.

D. Pujadas : Vous aussi, vous avez connu des moments de solitude à Matignon, vous avez une pensée pour Jean-Marc Ayrault.

F. Fillon : Il doit trouver tout cela injuste, mais quand on arrive à Matignon, on sait à quoi on s'attend. Les commentaires sur nos destins personnels, cela ne fait que renforcer la colère des Français qui ont manifesté leur mécontentement dimanche dernier.

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