Tout est parti d'un tweet de Xavier Niel, le PDG d'Iliad, la maison-mère de Free. Un message très court au contenu énigmatique : "the rocket is on the launch pad". C'était le 13 décembre. En vf, la fusée est sur sa base de lancement. Pas d'autre communication officielle, jusqu'à un second tweet hier : "Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone" - un autre message énigmatique, dont la portée n'aura échappé à personne : ce vers de Verlaine fut, en son temps, le signal que le Débarquement commençait...Deux tweets en un mois, et c'est tout. Une communication minimaliste donc, qui a suscité un véritable engouement chez les technophiles qui attendaient depuis longtemps le lancement de Free Mobile.Une stratégie qui n'est pas sans faire penser à celle déployée parApple pour lancer toutes ses innovations. Rester mystérieux jusqu'aubout, ne rien dévoiler jusqu'à la présentation officielle.D'ailleurs, le lancement proprement dit de Free Mobile a, lui aussi, été minimaliste : une invitation envoyée hier aux journalistes, un site Internet qui a diffusé la conférence de presse en direct. Pas de grand raoût, et autant d'économie.L'homme "invisible"C'est sans doute ça, le style Xavier Niel. Un homme simple, qui se déplace à vélo, n'a pas de secrétaire, partage son bureau, et dirige tout à l'économie - ses collaborateurs racontent qu'il vérifie jusqu'au prix d'une commande de stylos...Un homme invisible, qui a longtemps préféré les coulisses, un "geek".Inconnu il y a encore huit ans, Xavier Niel a fait fortune dans le Minitel rose, avant de lancer Free, devenu depuis le troisième fournisseur d'accès à Internet de France. Il est aujourd'hui à la tête d'une entreprise qui génère plus de 2 milliards de revenus, et dont la capitalisation boursière avoisine les 5 milliards.L'homme a également investi récemment dans les médias - il entre notamment dans le capital du journal Le Monde en juin 2010, et co-fonde une école des métiers de l'Internet au printemps dernier.