Prime Video : la publicité débarque sur la plateforme de streaming d'Amazon… et ce n'est pas une bonne nouvelle pour les chaînes de télévision

Elle était la dernière grande plateforme de streaming à ne pas avoir de publicité durant ses contenus. Une nécessité dans une industrie très concurrentielle pour générer des revenus. Les annonceurs se ruent sur le numérique et délaissent progressivement les médias classiques.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Pour ne plus avoir de publicité sur la plateforme de streaming d'Amazon, Prime Video, il faudra payer 1,99 euro de plus par mois. (SILAS STEIN / DPA / MAXPPP)

Elle était la dernière grande plateforme de streaming sans publicité. Depuis le mardi 9 avril, Prime Video a rejoint ses rivales Netflix et Disney+ en interrompant elle aussi ses programmes par des spots. Un retour finalement à la bonne vieille télévision. Même s'il y a une différence de taille car sur une plateforme la publicité peut être refusée mais c'est plus cher : 1,99 euro de plus par mois pour la plateforme de streaming d'Amazon. Attention, les réclames sont intégrées d'office. Donc si elles ne vous gênent pas, vous ne changez rien. En revanche, si vous n'en voulez pas, il faudra prendre une option payante.

Il s'agit d'une nouvelle stratégie pour les services de vidéo à la demande. Netflix s'est ouverte à la publicité dès 2022 et Disney+ un an plus tard. Amazon ne pouvait plus se permettre de ne pas se lancer. Ce marché publicitaire numérique est en croissance constante, il y a beaucoup d'argent à gagner. D'autant qu'il faut de l'argent pour continuer à produire des contenus, si possible de qualité, et conserver ses abonnés, voire en attirer de nouveaux dans cette industrie désormais ultra concurrentielle. Il n'y a que Netflix aujourd'hui qui est rentable.

Un marché publicitaire de plus en plus tourné vers le numérique

Cette arrivée de la publicité sur les plateformes se fait au détriment de la télévision. Les annonceurs se ruent sur le numérique. Plus globalement, les médias historiques - c'est-à-dire la télévision, la radio et la presse écrite - ne captent plus que 48% des recettes du marché publicitaire. D'après les projections, en 2030, ils n'auront plus qu'un tiers, quand les Google, Meta, Tik Tok ou Netflix récolteront tout le reste. C'est pourquoi les chaînes investissent massivement dans leur propre plateforme (TF1+, et bientôt M6+), elles refusent de laisser ce gros gâteau se faire dévorer uniquement par les géants américains.

La nouvelle règle réjouit donc le secteur télévisuel. Depuis ce week-end, et la publication d'un décret au Journal officiel, les chaînes ont définitivement le droit de passer des pubs pour le cinéma. L'expérimentation, qui a duré quatre ans, est pérennisée. Car elle a promu surtout des œuvres françaises et des budgets variés. L'interdiction était justement en vigueur pour protéger les petits films indépendants par rapport aux blockbusters américains.

La publicité a par ailleurs eu un effet positif sur la fréquentation en salles, particulièrement en province. C'était l'autre raison de l'interdiction, il fallait préserver le grand écran et ne pas lui faire de concurrence. Maintenant, ce sont les spots pour les livres qui sont à l'essai pour une période de deux ans.

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