: Vidéo #JeSuisCute : des femmes montrent leur corps pour dénoncer le harcèlement sur les réseaux sociaux
Depuis samedi, des dizaines de femmes ont publié des photos d'elles sur les réseaux sociaux avec le hashtag #JeSuisCute. Une initiative de soutien à une femme harcelée.
Difficile d'être passé à côté le week-end dernier. Depuis sa création, samedi 28 juillet, le hashtag #JeSuisCute est très partagé sur les réseaux sociaux par de nombreuses femmes postant des photos d'elles, parfois dénudées. Le message derrière ? Revendiquer leur fierté de disposer de leur corps.
Tout est parti d'un cliché envoyé sur Twitter par une internaute de 18 ans. Sur le message, partagé plus de 800 fois, on voit la jeune femme prendre la pose, qu'elle commente d'un "Je suis cute" ("mignonne" en français). "J'ai posté la photo parce que je l'aimais bien, sans arrière-pensées", explique-t-elle à franceinfo, sous couvert d'anonymat. Elle ne s'attendait pas à ce que ce message "anodin", selon elle, prenne de telles proportions.
Je ne m'attendais pas du tout à ce gros buzz. Beaucoup de filles ont déjà posté des photos de ce genre sans avoir ces réactions.
Une internaute de 18 ansà franceinfo
La jeune femme affirme à franceinfo avoir reçu de nombreuses insultes, ainsi que des menaces et des messages de "haine". Elle explique que son père a été contacté, tout comme sa sœur. Mardi, l'étudiante a brièvement suspendu son compte Twitter face au harcèlement de certains internautes.
"On voit que les mentalités ne changent pas"
Face aux réactions négatives, de nombreux internautes ont souhaité apporter leur soutien à la jeune femme. Samedi, Manny Koshka, une mannequin française, l'a défendue en lançant le hashtag #JeSuisCute. Pour elle, les réactions négatives sont disproportionnées. "On voit que les mentalités ne changent pas, déplore-t-elle. Le #JeSuisCute est simplement un mouvement classique de femmes qui cherchent à se réapproprier leur corps, qui est le leur." En deux jours, le hashtag a été partagé plus de 100 000 fois sur Twitter, selon la plateforme Visibrain, interrogée par franceinfo.
Quand des personnes se donnent des moyens de retrouver les parents, de harceler sur les réseaux sociaux une petite fille qui a neuf ans, ça part très très loin.
Manny Koshkaà franceinfo
Elle affirme avoir elle-même fait l'objet de menaces de mort après le lancement du hashtag. "Ça fait peur", insiste-t-elle. Manny Koshka réfléchit ainsi à engager des poursuites contre les auteurs des messages. Ces derniers risquent gros. Début juillet, trois hommes ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour avoir harcelé une journaliste sur le forum jeuxvideo.com. Le Code pénal prévoit une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 d'amende dans le cas d'une menace de mort.
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