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La radio américaine NPR quitte Twitter, une première pour un grand média

La National Public Radio accuse le réseau social racheté par le milliardaire Elon Musk de prendre des mesures qui sapent sa "crédibilité".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le siège de la National Public Radio à Washington DC (Etats-Unis) le 22 février 2023. (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Elle proteste contre les nouvelles politiques du réseau social. La radio publique américaine NPR a annoncé, mercredi 12 avril, que ses "comptes (...) ne seraient plus actifs sur Twitter", en accusant le réseau social de prendre des mesures qui "sapent [sa] crédibilité". La National Public Radio revendique 46 millions d'auditeurs et lecteurs par semaine sur ses stations, podcasts et sites internet. 

Sa décision, une première pour un grand média, a été prise à la suite de celle de Twitter, la semaine dernière, d'accoler à la NPR, qui revendique son indépendance éditoriale, le label de "média affilié à l'Etat américain", une étiquette qui la mettait sur le même plan que des organes russes comme Russia Today (RT) ou Sputnik. Interrogée par l'AFP, une porte-parole de la NPR a précisé que les journalistes, ainsi que ses stations membres, "pourront décider de leur côté s'ils veulent rester sur la plateforme".

"Coupez les fonds de la NPR"

Dans un premier temps, Elon Musk, qui affiche volontiers son mépris à l'égard des médias, avait assumé un changement "juste". Puis Twitter a fait un pas en arrière, en adoptant pour la NPR et pour la BBC britannique, qui s'en est plainte, le label de "média financé par des fonds gouvernementaux", ce qui est toujours faux selon la NPR. Elle assure que moins de 1% de son budget opérationnel provient de sources fédérales, ses fonds provenant principalement de la publicité, du mécénat et des participations financières de ses radios membres.

Sur Twitter, Elon Musk a simplement posté les mots "coupez les fonds de la NPR", une référence ironique à un slogan utilisé plutôt contre la police ("Defund the police" en anglais).

Le service de presse de Twitter, sollicité par l'AFP, a renvoyé comme c'est désormais l'habitude, une émoticône en forme d'excrément. Toutefois, mercredi, dans une interview accordée par surprise à la BBC (article en anglais), Elon Musk a reconnu "de nombreuses erreurs", six mois après avoir racheté l'entreprise pour 44 milliards de dollars, tout en assurant que l'entreprise se dirigeait dorénavant "dans la bonne direction". Il a notamment concédé que le label de la BBC allait être modifié pour celui de "financée par des fonds publics" (et non plus "gouvernementaux").

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