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Elon Musk autorise l'animateur complotiste Alex Jones à revenir sur le réseau social X après un sondage

L'animateur, condamné en justice en 2022 pour avoir affirmé que la tuerie de masse de Sandy Hook était une mise en scène, avait été banni définitivement de Twitter par l'ancienne direction, en 2018.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'animateur de talk-show complotiste américain Alex Jones, à Washington, le 10 décembre 2020. (OLIVIER DOULIERY / AFP)

Une des figures de proue de l'extrême droite complotiste américaine retrouve un puissant porte-voix. Le propriétaire de X (ex-Twitter), Elon Musk, a rouvert, dimanche 10 décembre, le compte de l'animateur de talk show Alex Jones, banni en 2018.

L'animateur de l'émission "Infowars" est notamment connu pour avoir affirmé que la tuerie de Sandy Hook, qui a fait 26 morts dont 20 enfants dans une école primaire du Connecticut en 2012, n'était qu'une mise en scène pilotée par des opposants aux armes à feu, et que les parents étaient des "acteurs". Des affirmations qui lui ont valu une condamnation à 1,5 milliards de dollars d'amende et de dommages et intérêts pour diffamation par des parents et proches harcelés par des fans d'Alex Jones.

Sa réintégration survient après un sondage publié par Elon Musk sur son compte, dont la question était : "Réintégrer Alex Jones sur cette plateforme ? Vox Populi, Vox Dei [la voix du peuple est la voix de Dieu]." Près de deux millions d'utilisateurs ont répondu au sondage et le "oui" l'a emporté à 70,1%.

Nouveau revirement d'Elon Musk

Elon Musk avait pourtant affirmé qu'il n'autoriserait pas Alex Jones à revenir sur la plateforme. "Je n'ai pas de pitié pour quelqu'un qui utiliserait la mort d'enfants pour un gain financier, politique ou de célébrité", avait tweeté le milliardaire en novembre 2022. A un autre utilisateur qui lui demandait de ramener l'animateur, il avait simplement répondu "Non".

La première action d'Alex Jones après son retour sur X a été de partager une publication de l'influenceur masculiniste Andrew Tate, inculpé en Roumanie pour des soupçons de traite d'êtres humains. L'animateur a ensuite participé à une conférence audio sur X, à laquelle ont notamment pris part Elon Musk, Andrew Tate, le candidat à la primaire du Parti républicain Vivek Ramaswamy, et d'autres figures de l'alt-right américaine.

Lors de cette conférence, Elon Musk a défendu sa décision en expliquant qu'il était contre le fait de bannir une personne à vie à moins qu'elle fasse "quelque chose d'illégal", rapporte Forbes (malgré la condamnation en justice d'Alex Jones), en accord avec sa conception très large de la liberté d'expression. Il a également affirmé que les Notes de la communauté serviraient à souligner les éventuelles fausses informations relayées par Alex Jones, malgré les nombreuses failles de ce système.

Des théories extravagantes

Alex Jones est connu pour ses déclarations complotistes extravagantes. Il a par exemple affirmé en 2010 que le gouvernement américain "encourage l'homosexualité avec des produits chimiques pour que les gens n'aient pas d'enfants", ou que l'armée de l'air américaine était responsable d'inondations au Texas en 2008 avec des "armes météorologiques", parmi d'autres exemples listés par le média américain CNBC.

C'est aussi sur son site Infowars, que le rappeur Kanye West s'était livré à une apologie d'Adolf Hitler en décembre 2022. Il avait été banni définitivement de Twitter en 2018 après des publications "violant la politique de la plateforme sur les comportements abusifs, en plus des violations précédentes", selon une publication du compte officiel Twitter aujourd'hui indisponible.

Entre le 4 et le 10 décembre, le compte d'Alex Jones a gagné près de 300 000 abonnés, selon la plateforme d'analyse des réseaux sociaux Social Blade. A l'écriture de cet article, son compte possède près de 1,455 million d'abonnés.

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, de nombreuses organisations dénoncent une explosion des contenus haineux, de la désinformation et du harcèlement. Un grand nombre d'annonceurs majeurs (Disney, Apple, IBM...) ont déjà cessé de financer X en arrêtant de payer pour afficher leurs publicités sur la plateforme. Elon Musk leur a répondu d'"aller se faire foutre" lors d'une conférence publique.

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