Taxe Gafa : "C'est un pansement sur une jambe de bois", dénonce Manon Aubry
La tête de liste LFI aux élections européennes a estimé, ce mercredi sur France Inter, que la taxe Gafa "ne s'attaque pas au coeur du problème".
La taxe Gafa peine à convaincre la tête de liste de la France insoumise aux élections européennes. Manon Aubry a estimé ce mercredi matin qu'il s'agissait d'un "pansement sur une jambe de bois". Le projet de loi pour taxer les géants du numérique est présenté en Conseil des ministres aujourd'hui par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Faute d'accord européen, Paris fait cavalier seul sur ce dossier.
Ça va rapporter 500 millions d'euros pour une trentaine d'entreprises, ce qui fait 15 millions d'euros par entreprise
Manon Aubryà France Inter
Pour la tête de liste LFI aux prochaines élections européennes, ce n'est pas suffisant. "On parle de grandes entreprises multinationales comme Google qui faisait face à un redressement de plus d'un milliard d'euros. On se souvient d'Apple, 13 milliards d'euros de redressement en Irlande", insiste-t-elle.
Lister les paradis fiscaux
.@ManonAubryFR : "Avec cette taxe Gafa, on refuse de s'attaquer au cœur du problème" #le79inter pic.twitter.com/MOEqFo8mnv
— France Inter (@franceinter) 6 mars 2019
La taxe ne s'attaquerait pas "au coeur du problème", selon Manon Aubry, qui voit dans le projet de loi un "pansement" validant "à moindre coût ces schémas d'optimisation fiscale". "Quelque part on dit aux grandes entreprises du numérique : 'continuez vos schémas d'optimisation fiscale, on vous récupère quelques millions comme on peut'", affirme l'ancienne porte-parole de l'ONG Oxfam France.
"L'échec de l'Union européenne"
"Sur l'évasion fiscale, les solutions on les connaît : liste des paradis fiscaux et changer les règles de définition de l'impôt sur les sociétés (…). Il faut mettre le pouvoir politique face à ses contradictions", martèle Manon Aubry.
Par ailleurs, la candidate aux élections européennes a estimé que la France a les moyens d'agir sans l'Union européenne. "Qu'est ce qui empêcherait la France d'imposer la transparence sur les grandes entreprises multinationales ?" s'interroge-t-elle. Parce que vous, les journalistes, nous, société civile et l'ensemble des citoyens, on ne sait toujours pas quelle est l'activité réelle de Google et d'Amazon, et c'est là aussi l'échec actuel de l'Union européenne",
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